âtiment en Floride, en septembre 2012 (Photo : Joe Raedle) |
[17/10/2012 17:39:03] WASHINGTON (AFP) Le redressement du marché du logement aux Etats-Unis commence à ressembler à une véritable reprise après l’annonce mercredi d’un bond des mises en chantier et des permis de construire à leur plus haut niveau depuis la crise de 2008 et même un peu avant.
L’indicateur de la construction nouvelle établi par le département du Commerce a progressé en septembre de 15% par rapport au mois précédent, bien plus que ne le pensaient les analystes. L’indice apparaît désormais à son plus haut niveau depuis juillet 2008, en hausse de 45,1% sur un an.
Sa hausse mensuelle a certes été tirée par un bond de 25,1% dans le logement collectif, sujet à de fortes variations d’un mois sur l’autre, mais le secteur le plus important, celui de la construction de maisons individuelles, n’a pas été en reste, enregistrant en septembre sa progression la plus forte de l’année (+11%) pour atteindre son niveau le plus élevé depuis août 2008, juste avant la panique financière de septembre qui allait plonger l’économie dans la crise.
Au lendemain du deuxième débat qui l’a opposé à son rival républicain Mitt Romney, la publication de cet indicateur est une bonne nouvelle pour Barack Obama, cible de critiques virulentes des républicains pour sa gestion de l’économie.
“La forte amélioration de la construction devrait suffire à effacer les doutes qui persisteraient sur le redressement du marché du logement”, estime l’économiste Joel Naroff, de Naroff Economics Advisors.
Pour Cooper Howes, de Barclays Capital, les chiffres du ministère confirment l’idée selon laquelle la reprise du marché du logement, palpable depuis l’été 2011, “se poursuit fermement”.
Les données du gouvernement témoignent également d’une nette amélioration des perspectives des promoteurs, puisque le nombre de permis de construire accordés par les autorités a bondi de 11,6% par rapport à août, là aussi bien plus que ce que prévoyaient les analystes.
Les autorisations concernant les seules maisons individuelles ont progressé de 6,7% et atteignaient leur plus haut niveau depuis juillet 2008.
Publié mardi par l’Association nationale des constructeurs de logements (NAHB) et la banque Wells Fargo, l’indice du moral des constructeurs continue de progresser et s’élevait pour octobre à son plus haut niveau depuis juin 2006.
Prix et ventes en hausse
La bulle du logement des années 2003-2005 a été à l’origine de la dernière crise économique et financière, et n’a rendu que plus violente la descente aux enfers de la construction, surtout à partir de septembre 2008, avant que l’activité entame au printemps 2009 une phase de stabilisation cahotante.
âtiment en Floride, en septembre 2012 (Photo : Joe Raedle) |
Depuis plusieurs mois, les principaux indicateurs immobiliers sont orientés à la hausse.
L’indice de référence des prix du logement (Case-Shiller), qui avait continué de glisser jusqu’en janvier, pour toucher son niveau le plus bas en neuf ans, est remonté en juillet à ce qu’il était à l’automne 2010. Et les ventes de logements neufs et anciens affichent des taux de progression annuelle de 27,7% et 9,3%, selon les derniers chiffres disponibles (août).
“La stabilisation des prix du logement, le niveau historiquement bas des taux d’intérêt immobiliers et des facteurs démographiques comme l’augmentation du nombre des créations de ménages, devraient continuer de soutenir le secteur”, estime Martin Schwerdtfeger, économiste de TD Financial.
La récession de 2007-2009 a entraîné une chute des mariages et des mises en ménage aux Etat-Unis qui n’a été enrayée qu’en 2011.
Pour M. Schwerdtfeger, le rétablissement progressif du marché du travail devrait aussi contribuer à “une amélioration durable –quoique graduelle– de la construction de logements”.