Chine : l’économie se stabilise avant la transition du pouvoir

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é le 18 octobre 2012 à Shangai (Photo : Peter Parks)

[18/10/2012 05:36:05] PEKIN (AFP) Le ralentissement de la croissance s’est poursuivi au troisième trimestre en Chine mais à un rythme plus modéré, tandis que l’activité a donné des signes de rebond en septembre, au moment où se prépare une relève du pouvoir dans la deuxième économie mondiale.

La hausse du Produit intérieur brut (PIB) est tombée pour la période juillet – septembre à 7,4% en rythme annuel, selon le Bureau national des Statistiques (BNS). Il s’agit du niveau le plus bas depuis la crise financière mondiale au premier trimestre 2009, lorsqu’il avait été de 6,6%.

Au premier trimestre, la croissance s’était encore élevée à 8,1%, avant de décliner à 7,6% au deuxième. Sur les neuf premiers mois de l’année, elle s’établit désormais à 7,7%, permettant aux responsables chinois de se dire confiants que l’objectif de 7,5% pour l’ensemble de 2012 sera atteint.

“On peut dire que la situation de l’économie au troisième trimestre a été plutôt bonne”, a déclaré avant la publication de ces chiffres le Premier ministre Wen Jiabao, cité par les médias officiels mercredi. “Les signes de stabilisation de l’économie nationale sont plus clairs, à en juger par les chiffres du troisième trimestre et ceux pour septembre en particulier”, a dit de son côté jeudi le porte-parole du BNS, Sheng Laiyun, lors d’une conférence de presse. “Les principaux indicateurs montrent que bien que la croissance ait continué à ralentir, le rythme de ce déclin a diminué”, a ajouté M. Sheng.

Ces chiffres de la croissance sont les derniers publiés avant un congrès crucial du Parti communiste en novembre qui doit voir une nouvelle génération de dirigeants accéder au pouvoir. Ils devraient permettre aux dirigeants en place depuis une décennie de partir la tête haute, l’économie nationale ayant avancé sous leur mandat du sixième au deuxième rang mondial.

Moteur de l’économie mondiale, la Chine a connu une croissance en moyenne supérieure à 10% durant la première décennie du 21ème siècle, mais celle-ci a ralenti ces deux dernières années, notamment à cause des difficultés que connaissent les principaux marchés des exportateurs chinois, à savoir l’Europe et les Etats-Unis.

Pour éviter un atterrissage brutal, le gouvernement a pris depuis décembre dernier des mesures d’assouplissement monétaire, baissant à plusieurs reprises les réserves obligatoires des banques pour leur permettre de prêter davantage, et réduisant par deux fois les taux d’intérêt directeurs en juin et juillet.

Pékin a également relancé cet été l’investissement dans certaines infrastructures comme les transports ferroviaires.

Pour le mois de septembre, les principaux indicateurs de l’économie chinoise reflètent un rebond de l’activité suite à ces efforts. La production industrielle a ainsi progressé le mois dernier sur un an de 9,2%, contre 8,9% au mois d’août.

Les ventes de détail, jauge de la consommation des ménages, ont pour leur part augmenté en septembre de 14,2%, contre 13,2% le mois précédent, tandis que la hausse des investissements en capital fixe, qui ont pesé plus de la moitié du PIB en 2011, s’est légèrement accélérée à 20,5% sur les neuf premiers mois de l’année, contre 20,2% pour les huit premiers.

Les chiffres du commerce extérieur, publiés samedi, ont également été bons en septembre avec des exportations record et un excédent en hausse.

“Manifestement, l’économie a touché son niveau le plus bas, et la croissance économique sera probablement plus forte au quatrième trimestre qu’au troisième”, a déclaré à l’AFP Lu Ting, économiste chez Bank of America – Merrill Lynch basé à Hong Kong. “Il y a de fortes chances que l’économie se stabilise et rebondisse au quatrième trimestre grâce à ses trois principaux moteurs – les exportations, l’investissement et la consommation”, a estimé de son côté Li Huiyong, du courtier Shenyin Wanguo Securities à Shanghai.

Les doutes se sont toutefois récemment multipliés sur la fiabilité des statistiques chinoises, des économistes pointant des incohérences, à leurs yeux, entre différents indicateurs.

La consommation d’électricité n’a ainsi progressé que de 2,9% sur un an en septembre, selon l’Administration nationale de l’énergie, soit bien moins que la production industrielle.