Malgré toutes les critiques et autres imperfections, la Révolution du 14 janvier 2011 a permis plusieurs avancées, à commencer par les Droits de l’Homme et notamment la disparition certes lente mais progressive de la peur du “policier”.
C’est en tout cas ce que confirme un dernier sondage de l’Association de réforme des institutions, selon lequel au moins un Tunisien sur quatre affirme avoir été victime d’une agression par des agents de la sécurité. Cependant, le chemin est encore long, car 81% des personnes agressées soulignent n’avoir pas déposé plainte. Ce qui pousse à se demander si les propos rapportés par les personnes interrogées sont vrais ou faux.
Présenté mardi 16 octobre, lors d’une conférence de presse, ce sondage souligne que 75% des personnes interviewées (sur un échantillon de 401 citoyens du Grand Tunis) considèrent que l’institution sécuritaire est actuellement au service du gouvernement et non pas de l’Etat. Le sondage précise, également, que 40% des familles tunisiennes entretiennent des liens de parenté avec l’un des travailleurs du secteur sécuritaire.
La présidente de l’association Mariam M’ziou a insisté sur la nécessité de réformer le système sécuritaire en tant que principale étape vers la mise en place d’un Etat démocratique, estimant que la relation entre le citoyen et l’agent de l’ordre est une relation “transparente”.
Le projet proposé par l’Association de réforme des institutions est un projet tridimensionnel, a-t-elle ajouté. Le premier axe consiste à trouver une interaction entre les agents de l’ordre et les générations montantes alors que le deuxième vise à sensibiliser le citoyen sur ses droits envers l’institution sécuritaire notamment à travers la définition des lois qui régissent cette relation et l’organisation d’ateliers de travail à ce sujet.
Quant au troisième axe, il consiste à mettre en place une structure qui protège le citoyen contre la violence de l’institution sécuritaire, a estimé la présidente de l’association.
WMC / TAP