Une récente circulaire de la Banque centrale de Tunisie (BCT) datant du 4 octobre demande aux «titulaires de comptes professionnels en devises (CPD), en majorité des entreprises exportatrices, de régler leurs dépenses en devises, en utilisant en priorité et sous leur responsabilité, les disponibilités de devises de leurs comptes et de ne garder que les montants dont ils ont effectivement besoin. «Tout excédent doit faire l’objet de cession contre dinar sur le marché des changes», ajoute la circulaire.
Rappelons que le CPD est détenu en majorité par les sociétés exportatrices et sert à payer les importations de l’entreprise, en la mettant à l’abri des risques de fluctuations de change et des intérêts bancaires.
Cette circulaire, transmise aux banques de la place le 9 octobre 2012, intervient dans le cadre des mesures annoncées par le gouverneur de la BCT aux fins de rationaliser les sorties de devises et d’atténuer le déficit courant.
Elle a été dictée, selon des sources concordantes, par le souci de la BCT de mettre fin à l’utilisation du CPD à des fins spéculatives. Certains exportateurs-importateurs auraient intensifié, depuis quelque temps, sur le cours du dinar et des devises. Ces derniers, au lieu de payer leurs importations, à partir de leurs CPD, préfèrent les garder intacts, les donner en garantie pour des prêts bancaires à des taux bas. Ces prêts en dinars sont utilisés ensuite pour acheter des devises et financer leurs importations. Ces pratiques auraient été évaluées à plus 3,5 milliards de dinars.
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