Alcatel-Lucent supprime 5.490 postes, réunions sur les sites en France

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

[19/10/2012 05:04:09] PARIS (AFP) L’équipementier télécoms Alcatel-Lucent, qui a subi de lourdes pertes cette année, a annoncé jeudi la suppression de 5.490 postes dans le monde, dont 1.430 en France, pays “particulièrement touché” selon les syndicats du groupe qui dénoncent “une catastrophe humaine”.

Vendredi, des réunions sont prévues dans les différentes sociétés d’Alcatel-Lucent en France pour informer les salariés et savoir quels sites et quelles filiales seront touchés par cette restructuration.

A la suite de ces réunions, des assemblées générales sont prévues par les syndicats “pour décider des actions futures” des salariés.

Cette restructuration du groupe, qui emploie 76.000 salariés dont 9.000 en France, vient allonger la longue liste des plans sociaux en France, après les dossiers PSA, Air France ou encore Sanofi. “Il y aura 5.490 postes supprimés” en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique “avec 3.300 suppressions de postes en Europe, dont 1.430 en France”, a annoncé à l’AFP Claude Josserand, délégué syndical CGT.

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Carte des suppressions de postes en Europe, au Moyent-Orient et en Afrique

La direction d’Alcatel-Lucent, qui a confirmé à l’AFP ces suppressions de postes, a précisé que son objectif était de diminuer avant tout les fonctions support et administratives.

La recherche et le développement (R&D) devrait être plutôt épargné, le directeur général du groupe, Ben Verwaayen, ayant assuré début septembre que les suppressions d’emplois “n’affecteraient pas les capacités de R&D du groupe”.

Quelque 530 postes seront notamment supprimés en Allemagne (sur 3.430 salariés), 290 en Belgique (sur 1.600 salariés) et 180 en Espagne (sur 900 salariés).

“1.430 suppressions d’emplois en France: une catastrophe humaine et industrielle”, a réagi l’intersyndicale CFDT, CGT et CFE-CGC d’Alcatel-Lucent qui précise qu’alors que la France “représente moins de 12% des effectifs du groupe”, les licenciements touchent plus de 27% des salariés.

“Cette situation est d’autant plus paradoxale que le marché des télécoms est aujourd’hui économiquement sain. Ainsi les 3 grands opérateurs français ont versé 5 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires”, ajoute-t-elle.

De son côté, le parti communiste français a estimé que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, devait “prendre une initiative nationale à la mesure de ce Trafalgar social et industriel, avant qu’il ne soit trop tard !”.

Les syndicats, qui s’attendaient à un nombre important de suppressions d’emplois en France, étaient convoqués jeudi après-midi à un comité de groupe spécifique pour avoir des précisions sur le plan de la direction.

En France, les principales activités concernées sont les fonctions supports (ventes, marketing, finances, RH, et les autres fonctions centrales, services clients, activités support de Networks), selon la CFDT.

A la tête de l’équipementier depuis septembre 2008, Ben Verwaayen, avait annoncé en juillet dernier son intention de supprimer 5.000 postes dans le monde pour retrouver la confiance des marchés.

Cette réduction d’effectifs s’inscrit dans un programme de réduction des coûts de 1,25 milliard d’euros, d’ici à la fin de l’année prochaine. Le groupe a subi une lourde perte au deuxième trimestre de 254 millions d’euros, abandonnant son objectif de rentabilité pour 2012.

Depuis la difficile fusion en 2006 entre la société française Alcatel et l’américaine Lucent Technologies, le nouveau groupe a lancé plusieurs plans de restructuration occasionnant des milliers de pertes d’emplois en Europe.

En 2006, 20.000 postes ont été supprimés dans le monde, ont rappelé les syndicats, 12.500 en 2007, 4.000 en 2008, 1.000 en 2009, avant de nouvelles suppressions en 2009-2010.

Pour les syndicats, “les dirigeants du groupe, avec ce énième plan de suppression d’emplois, se servent des effectifs comme variable d’ajustement, sans avoir abouti à ce jour au redressement financier du groupe”.