La Bourse de Paris tournée vers l’Espagne et les résultats de sociétés françaises

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ébergeait la Bourse de Paris (Photo : Joel Saget)

[20/10/2012 07:08:12] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a fait preuve d’optimisme cette semaine en pariant sur une prochaine demande d’aide de l’Espagne, va tenter de maintenir le cap au moment où la saison des résultats trimestriels des entreprises va débuter en France.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a pris 3,41%, pour terminer vendredi à 3.504,56 points. Il s’est octroyé 10,91% depuis le 1er janvier.

“L’humeur est clairement à l’optimisme. Du côté de la zone euro, il y a deux catalyseurs: les choses bougent en Espagne et les contours d’une union bancaire sont en train de se préciser”, relève Olivier Raingeard, chef économiste de la Banque Neuflize OBC.

Les 27 dirigeants européens ont trouvé jeudi soir lors d’un sommet à Bruxelles un compromis permettant à la Banque centrale européenne (BCE) de surveiller l’ensemble des 6.000 banques de la zone euro à partir du 1er janvier 2014.

L’Espagne a été la grande vedette de la semaine. Madrid a obtenu un répit des agences de notation, Moody’s n’ayant pas déclassé la dette du pays au rang des investissements spéculatifs. Sur le marché obligataire secondaire, où s’échangent les titres déjà émis, les taux d’emprunt espagnols à 10 ans sont retombés à leur niveau le plus bas depuis avril, autour des 5,35%.

“Les agences de notation, comme les investisseurs, parient sur une demande d’aide du pays après les premières élections régionales” prévues le 21 octobre au Pays basque et en Galice, commente M. Raingeard.

L’idée serait que Madrid demande une ligne de crédit dite “de précaution”, pour bénéficier du soutien de la Banque centrale européenne, sans puiser nécessairement dans les fonds de secours de la zone euro.

“Le problème est que si les taux d’emprunt du pays continuent à baisser, la quatrième économie de l’union monétaire n’a plus aucune raison de demander une telle aide”, souligne Christian Parisot, chef économiste pour le courtier Aurel BGC.

Toute la question est là. Les marchés vont-ils, si Madrid ne sollicite rien, se contenter du mécanisme virtuel (fonds de secours/Banque centrale européenne) ou vont-ils perdre patience si celui-ci n’est pas rapidement mis en pratique ?

“Même si le dossier espagnol reste le fil rouge pour les opérateurs parisiens, les entreprises sont de nouveau au centre des attentions depuis le début de la semaine”, souligne Aymeric Diday, gérant chez la banque Pictet.

Renault a rebondi sur des rumeurs de nouvelles synergies avec Nissan, Crédit Agricole a enfin finalisé la cession de sa filiale grecque en grande difficulté Emporiki, Alcatel-Lucent a annoncé la suppression de près de 5.500 postes dans le monde dont près de 1.430 en France, et Carrefour la cession de ses activités colombiennes.

Bal des publications

Les nombreux résultats trimestriels notamment aux Etats-Unis ont aussi rythmé les échanges.

“Les publications des grandes banques ont été globalement solides outre-Atlantique et bien accueillies, mais le marché s’inquiète davantage du secteur technologique”, après les résultats décevants d’Intel et d’IBM, souligne M. Raingeard.

Le bal des publications de sociétés va se poursuivre de ce côté-ci de l’Atlantique, la place de Paris entrant dans le vif du sujet avec les résultats attendus de Vinci, France Télécom, Sanofi ou Technip. Les ventes de PPR, Schneider Electric et Publicis seront aussi publiées.

La réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), mardi et mercredi, sera un autre temps fort de la semaine, même si aucune annonce majeure n’est attendue.

Lors de ce dernier rendez-vous mensuel, l’institut avait lancé un troisième programme d’assouplissement monétaire destiné essentiellement à soutenir le marché de l’emploi.

“Il n’est pas question pour la Fed d’abaisser de nouveau son taux directeur ou d’annnoncer de nouvelles mesures exceptionnelles, mais celle-ci devrait dresser un premier bilan des récentes annonces notamment pour l’immobilier et le marché du travail”, estime M. Diday.

Euronext (CAC 40)