ésident du directoire de Peugeot PSA Citroën Philippe Varin arrive au ministère des Finances à Paris le 19 octobre 2012 (Photo : Miguel Medina) |
[22/10/2012 08:39:24] PARIS (AFP) PSA Peugeot Citroën devrait lever le voile cette semaine sur ses projets avec General Motors avant une réunion tripartite voulue par le gouvernement et les syndicats, au moment où la tension croît dans l’usine d’Aulnay, en banlieue parisienne, condamnée à la fermeture.
Le constructeur automobile français réunit mercredi à 08H00 (06H00 GMT) un comité de groupe européen. Il se penchera sur le chiffre d’affaires du troisième trimestre publié le même jour.
Surtout, il fera un point sur la suppression prévue de 8.000 postes en France, qui touche avant tout Aulnay-sous-Bois, près de Paris, et Rennes, et un point sur l’alliance conclue avec GM en février.
PSA a mis aussi ces questions au menu d’un comité central d’entreprise (CCE) jeudi. Le président du directoire Philippe Varin devrait ensuite en parler avec le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, des élus locaux et des syndicalistes lors d’une tripartite prévue à 16H00 (14H00 GMT) à Bercy.
Certains délégués du personnel jugent “un peu bidon” le point sur GM, d’autres attendent “clairement un point” sur la répartition des tâches et des éclaircissements sur les rumeurs de fusion avec Opel, filiale européenne de GM.
PSA et le géant américain ont mis sur pied au printemps des groupes de travail, qui présenteront leurs conclusions.
Les deux constructeurs ont notamment planché sur des plateformes communes pour des grandes berlines et des véhicules compacts, ou encore une petite voiture destinée aux marchés émergents. Ce projet est toutefois gelé, selon une source proche du dossier.
Ils prévoient aussi une structure d’achat commune pour réduire leurs coûts.
Il est prévu que PSA développe les remplaçants de sa berline Citroën C5, du crossover Peugeot 3008, et aussi du modèle similaire chez Opel, la Zaphira, a indiqué samedi une source proche du dossier à l’AFP.
ën manifestent le 29 septembre 2012 porte de Versailles à Paris (Photo : Thomas Samson) |
La question de savoir qui concevra la remplaçante de la berline d’Opel, l’Insignia, n’est en revanche pas tranchée, selon cette source. Et “les scénarios sont multiples” pour la fabrication.
GM est aussi intéressé par le futur véhicule utilitaire léger qui sera produit dans l’usine PSA de Sevelnord (Nord), afin d’en proposer une variante pour le marché américain, toujours selon cette source.
Manifestation jeudi devant le siège de PSA
Le mobilisation des salariés se poursuit, avec une manifestation prévue devant le siège du groupe jeudi. Mais les esprits commencent à s’échauffer notamment à Aulnay où un cadre a été retenu par des salariés pendant 11 heures mercredi dernier.
“Le plan de restructuration est bloqué, et quand on fait le point sur la procédure d’information/consultation, au plus court, on arrive déjà à fin avril pour des premiers départs potentiels. C’est insupportable et les salariés ne sont informés de rien”, dénonce Anne Valleron, déléguée centrale du syndicat CGE-CGC.
Les syndicats soulignent la nécessité de discuter d’abord d’un accord de méthode sur les conditions de mobilité, et de sécurisation des parcours, validé ensuite en CCE.
Les délégués ont donc accueilli comme un “passage en force” que la direction ait mis à l’ordre du jour du CCE “la mobilité interne à Aulnay et Rennes”.
“C’est la preuve qu’ils ne veulent pas négocier et nous imposent leurs conditions”, selon Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT.
Le gouvernement pourrait faire pression sur le constructeur en conditionnant l’apport d’une garantie à sa filiale bancaire à des contreparties sur l’emploi. Les syndicats l’attendent d’abord sur “la restructuration et la revitalisation”.
Car sur les suppressions de postes, Franck Don (CFTC) estime que “seul le cabinet Secafi dira si le plan de PSA est bien proportionné”. Son rapport est attendu fin novembre.