Areva (Photo : John Macdougall) |
[23/10/2012 12:57:48] AMMAN (AFP) La Jordanie a annoncé mardi avoir annulé une licence d’exploitation d’uranium attribuée à une coentreprise du géant nucléaire français Areva, lui reprochant d’avoir transmis des informations sous-estimant la quantité de minerai découvert.
“La licence de la Jordanian French Uranium Mining Company (JFUMC) l’autorisant à exploiter des mines d’uranium dans le centre de la Jordanie est désormais nulle”, a fait savoir la Commission jordanienne pour l’énergie atomique.
“L’entreprise n’a pas remis ses rapports à temps et les découvertes d’uranium qu’elle a annoncées étaient inexactes,” a expliqué la commission dans un communiqué.
La co-entreprise entre Areva et Jordan Energy Resources Incorporated avait annoncé en juin avoir découvert plus de 20.000 tonnes d’uranium dans ce gisement en Jordanie, pays qui cherche à développer l’énergie nucléaire pour satisfaire ses besoins intérieurs croissants en électricité.
Mais la Commission jordanienne pour l’énergie atomique a indiqué avoir “embauché une importante firme australienne pour réévaluer les ressources en uranium et celle-ci a découvert que les ressources atteignent le double du montant annoncé par la JFUMC”.
“Après avoir consulté d’autres compagnies internationales, la commission va continuer ses travaux d’exploration dans le centre de la Jordanie en s’appuyant sur l’expertise locale”, a-t-elle ajouté.
La Jordanie doit annoncer sous peu le nom de la compagnie qui construira le premier réacteur nucléaire du royaume. Areva a fait une offre conjointe avec le japonais Mitsubishi tandis que le groupe russe Atomstroyexport a fait une proposition concurrente.
Le royaume, constitué à 92% de désert, est l’un des 10 pays les plus secs de la planète et cherche à développer l’énergie atomique afin d’alimenter des usines de dessalement de l’eau.
La Jordanie importe 95% de ses besoins en énergie. Elle veut développer des alternatives au gaz égyptien qui couvre habituellement 80% de ses besoins pour produire de l’électricité mais dont l’approvisionnement a été interrompu à plusieurs reprises depuis 2011 en raison d’attaques contre le gazoduc reliant l’Egypte à la Jordanie et Israël.