à Noyal-Châtillon-sur-Seiche près de Rennes (Photo : Alain Jocard) |
[24/10/2012 13:05:07] PARIS (AFP) Le secteur de la distribution automatique affiche une “bonne résistance” malgré un marché global de la consommation en crise, en surfant sur la mode du snacking et en renouvelant son offre de produits afin de sortir de l’image “junk food” qui lui est parfois associée.
En 2011, le secteur a réalisé un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros sur les 637.000 distributeurs automatiques, présents en France, très majoritairement (83%) en entreprise.
Après un premier semestre 2012 en stagnation, les ventes progressent très légèrement (+0,5%) sur le troisième trimestre, a expliqué mercredi Nicolas Bodilis-Reguer, le patron de chambre syndicale nationale de Vente et Services Automatiques (NAVSA), lors de l’inauguration de Vending, salon international de la distribution automatique qui se tient à Paris jusqu’à vendredi.
“Après des années 2008-2010 difficiles, on sort un peu la tête de l’eau, même si le contexte général reste tendu” d’une part à cause de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs et de la mauvaise santé des entreprises “nos premiers clients” et d’autre part, de la hausse des prix des matières premières, a-t-il indiqué.
La résistance du secteur s’explique en premier lieu par le succès grandissant des modes de consommations nomades type snacking, qui constitue le coeur de métier du secteur.
Selon une étude réalisée en 2011 par le cabinet Food Service Vision, 87% des actifs consomment désormais des produits snacking au moins une fois par mois, et parmi eux, 55% le font via des distributeurs automatiques.
des fruits, des légumes, du lait frais
Les consommateurs, habitués à la disponibilité constante avec internet, apprécient également la facilité d’accès immédiat aux produits offerte par les distributeurs automatiques, et surtout (89%) les horaires d’ouverture 24h/24 et 7 jours sur 7, indique l’étude.
Mais pour beaucoup d’entre eux, les machines automatiques restent encore souvent associées à l’image de la “junk food” et du grignotage. Ils réclament ainsi à plus de 80%, une offre en distribution automatique “plus qualitative, variée et mieux équilibrée”.
C’est en prenant en compte ces nouvelles attentes que le secteur a lancé cet été son label “Feel Good”, destiné à “mieux accompagner le +manger mieux+, une des tendances lourdes de la consommation de demain”, a expliqué M. Bodilis-Reguer.
Déjà présent dans 600 distributeurs, il vise à promouvoir, aux côtés des barres chocolatées et autres chips, quatre nouvelles catégories de produits: produits laitiers, fruits et légumes, boissons non sucrées et céréales.
De même, de nouveaux distributeurs automatiques, comme ceux de la société Traiteur Minute à Toulon, proposent des plats préparés non surgelés avec des recettes de chefs, concurrençant la restauration traditionnelle.
Le secteur commence également à nouer des partenariats avec les agriculteurs pour leur permettre de vendre directement leurs productions à toute heure du jour et de la nuit.
C’est ainsi qu’un premier distributeur automatique de pommes de terre a vu le jour en décembre 2011 chez un exploitant agricole de Picardie, ou qu’une offre de distributeurs de “lait du jour” se développe chez des éleveurs vendéens.
Enfin, porté par les innovations en matière de moyens de paiement – les pièces étant de plus en plus remplacées par les cartes automatisées, puis à terme par les portables ou titres restaurant – la distribution automatique cherche aussi à s’étendre au non-alimentaire.
Elle vend ainsi des produits de plus en plus variés et parfois inattendus, comme des médicaments, des cadeaux-souvenirs ou encore de l’eau bénite, pour prouver qu’elle peut-être “bien davantage qu’une simple machine à café”.