à Rennes (Photo : Alain Jocard) |
[25/10/2012 05:18:17] PARIS (AFP) Après le soutien de l’Etat à la banque PSA, moyennant contreparties, la bataille pour l’emploi se poursuit jeudi entre la direction du groupe automobile, les syndicats et le gouvernement, avec un comité central d’entreprise extraordinaire, qui s’annonce tendu, puis une réunion à Bercy.
Le constructeur, dont la branche automobile est dans le rouge, a dévoilé mercredi l’avancement de son alliance avec l’américain General Motors: l’un des quatre projets communs –devant engendrer des synergies de 2 milliards de dollars par an d’ici à cinq ans — prévoit un nouveau véhicule à Rennes avant 2016, ce qui éclaircit l’avenir du site breton.
Ces points-là seront exposés lors du CCE extraordinaire convoqué jeudi au siège de PSA à Paris.
La direction a mis un point à l’ordre du jour, qui irrite particulièrement certains syndicats, sur “l’engagement à titre provisoire de mesures de mobilité interne telles que prévues dans le cadre du Plan de Sauvegarde de l’Emploi” à Rennes (1.400 emplois supprimés) et Aulnay-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis, 3.000 emplois) voué à la fermeture en 2014.
Or les PSE sont suspendus dans l’attente, fin novembre, des conclusions du rapport Secafi, mandaté par le CCE pour évaluer l’état de santé du constructeur, qui justifieraient ou non l’ampleur de sa restructuration.
ën, le 24 octobre 2012 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
La direction de PSA fait valoir que des salariés d’Aulnay et Rennes ont déjà manifesté le désir de changer de site, même si les modalités de la restructuration doivent encore être discutées.
L’ensemble des syndicats au niveau central ont opposé un refus concerté et exigé le retrait de ce point de l’ordre du jour. Une motion/pétition circule même à Aulnay pour encourager les élus du CCE à voter contre la demande de la direction d’autoriser les premières mutations.
Pour accentuer la pression, les salariés d’Aulnay sont appelés à manifester devant le siège, en marge du CCE.
“Si au CCE, une majorité devait se dégager pour accéder à la demande de la direction, ce serait un véritable coup de poignard dans le dos des salariés”, assure la CGT Aulnay selon laquelle ces mobilités visent “à vider l’usine d’Aulnay”, “le plus vite possible, le moins cher possible”.
és de la BPF et carte des usines PSA françaises avec les suppressions de postes prévues |
Une réunion tripartite réunit jeudi à 16H00 à Bercy les pouvoirs publics, la direction et les syndicats – une “réunion et pas une négociation”, souligne le président du directoire de PSA Philippe Varin dans un entretien au quotidien Les Echos. “Les négociations se font dans le cadre du processus social interne à l’entreprise”, y répète-t-il.
Depuis des semaines, entre PSA et le gouvernement se joue un dialogue de sourds: le premier souligne inlassablement que le plan social est une affaire de famille ; le second tente de le faire fléchir sur le volume de la restructuration.
Le gouvernement demande ainsi des contreparties à son aide aux emprunts de Banque PSA Finance (7 Mds ? d’ici à fin 2015).
PSA en a accepté plusieurs, substantielles, comme le non versement des dividendes ou d’accueillir un administrateur indépendant qui fera le lien avec l’Etat. Mais il ne ne plie pas sur l’emploi. Interrogé par l’AFP sur l’absence de contreparties sociales claires à l’aide publique, Pierre Moscovici a évoqué mercredi la réunion tripartite “sur l’emploi” jeudi, indiquant que le gouvernement réclame toujours “l’amélioration du plan social et la préservation du caractère industriel du site d’Aulnay”.