Budget 2014-2020 : coupes de 40 milliards dans la proposition de Bruxelles

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éenne (Photo : Alexander Klein)

[25/10/2012 14:27:59] BRUXELLES (AFP) La présidence chypriote de l’UE soumettra lundi un contre-projet chiffré de budget européen pour la période 2014-2020 avec l’objectif de réduire d’au moins 40 milliards d’euros les demandes de la Commission européenne avec des coupes dans toutes les rubriques, a-t-on appris de sources européennes.

“Pour la première fois il y aura des chiffres, même si pour certaines rubriques il ne s’agira que de fourchettes”, ont expliqué ces sources proches du dossier.

La Commission européenne a proposé en juillet un projet de budget de 1.033 milliards d’euros en crédits d’engagements et de 987 milliards en crédits de paiements pour la période 2014-2020, soit une hausse de près de 5% par rapport à la période 2007-2013.

La proposition a été rejetée par sept pays –Royaume Uni, France, Allemagne, Pays-Bas, Finlande, Suède et Autriche–, tous contributeurs nets. Le budget européen est financé à 80% par les contributions nationales.

La proposition défendue par l’exécutif bruxellois représente 1,08% du PIB de l’UE. La présidence chypriote prépare une contre-proposition à 1% du PIB, soit plus de 40 milliards d’économies, a-t-on expliqué.

“Toutes les rubriques seront concernés par ces coupes”, a-t-on confié. Le rabais britannique sera également concerné.

Les deux plus importantes rubriques du budget de l’UE sont la politique agricole commune (PAC) et la politique de cohésion en faveur des régions en retard de développement. Elles constituent 80% des dépenses.

Le chèque reversé chaque année depuis 1984 à la Grande Bretagne pour compenser le fait qu’elle bénéficiait très peu de la PAC a représenté 31 milliards d’euros pour la période 2007-2013, essentiellement supportés par la France et l’Italie. Les autres contributeurs sont l’Espagne, la Pologne et le Danemark.

Le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, a convoqué un sommet européen extraordinaire les 22 et 23 novembre pour arracher un accord sur ce budget pluriannuel. Mais les débats s’annoncent très difficiles, car le Premier ministre britannique David Cameron s’est dit prêt à mettre son veto pour défendre son chèque.

Son homologue danoise Helle Thorning-Schmidt, qui bataille pour la suppression de cet avantage, a menacé à son tour jeudi de mettre son veto si le Danemark n’obtenait pas une compensation.

“Nous ne souhaitons pas payer pour les rabais des autres pays riches. Notre message essentiel aux autres pays et ce pour quoi nous nous battons, c’est que nous devons avoir un rabais”, a-t-elle déclaré.