Les perspectives semblent prometteuses pour le groupe Technoverre, car plusieurs candidats à sa reprise se sont manifestés. Car, fondé en 1977 par Abderrahmane Ben Ezzeddine, il est devenu progressivement leader de l’industrie de transformation du verre, en général, et dans une situation monopolistique dans le verre de sécurité des voitures et plus particulièrement dans le verre latéral.
Grandeur et décadence. Etrange destin que celui du groupe Technoverre. Alors que son fondateur, Abderrahmane Ben Ezzeddine, ex-joueur puis entraîneur de l’Espérance Sportive de Tunis (EST), en envisageait, en 2007, le développement à l’international, voici que ce groupe leader dans son activité –la transformation et la fabrication de verre pour divers usages (bâtiment, sécurité, automobile, etc.)- fait aujourd’hui l’objet d’une vente judiciaire. Car, après avoir connu un développement exponentiel pendant plus de trente ans, les entreprises du groupe (Technoverre, Cristal Design, Sivef et Safety Glass), proposées à la vente, ont commencé à décliner et à accumuler les pertes et, par conséquent, les dettes. Tombé en cessation de paiement, le groupe est passé sous les fourches caudines de la justice.
Récemment, le Tribunal de La Manouba –qui avait auparavant déclaré la cessation de paiement du groupe- avait ordonné, dans le cadre de la loi du 17 avril 1995, relative au redressement des entreprises en difficultés économiques, sa «cession au tiers conformément au cahier des charges élaboré dans ce but après estimation de ses actifs». C’est-à-dire que le repreneur n’aura pas à supporter la dette accumulée et estimée à près de 40 millions de dinars.
Les éventuels candidats à la reprise ont jusqu’à mardi 30 octobre pour soumettre une offre. Cette opération est pilotée par l’expert-comptable Yadh Elloumi. Celui-ci opère à son propre compte depuis 1998, après avoir effectué son stage auprès de Mourad Guellaty, l’un de ses confrères les plus anciens et les plus réputés de la place.
Yadh Elloumi, qui fait beaucoup d’accompagnement d’investisseurs tant tunisiens qu’étrangers, a en particulier à son actif le plan de redressement de Dar Assabah élaboré en 2001, c’est-à-dire au moment où Raouf Cheikhrouhou succédait à son frère, Moncef Cheikhrouhou, et grâce auquel ce groupe de presse avait retrouvé le chemin des bénéfices après des années difficiles.
A quelques jours du dernier délai pour la remise des offres, les perspectives pour le groupe Technoverre s’annoncent prometteuses, du moins à en juger par le nombre de cahiers de charges effectivement retirés et que Yadh Elloumi assure important. L’expert-comptable trouve cet intérêt fondé. Car le groupe proposé à la vente est loin d’être dénué d’atouts.
Ce groupe est actif dans le façonnage du verre, «un métier très difficile nécessitant une très grande technicité et beaucoup d’investissements», souligne notre interlocuteur.
Fort d’une «grande maîtrise», acquise au fil des ans, «Technoverre était –et est toujours- dans une situation monopolistique de fait, notamment dans le verre des voitures et plus particulièrement dans le verre latéral que le groupe était le seul à produire en Tunisie», précise M. Elloumi. Raison pour laquelle l’importation de ce produit s’est développée après la cessation de l’activité du groupe, il y a près d’une année.