Japon : faute de financement rapide, l’Etat s’arrêtera de fonctionner

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énérale du FMI Christine Lagarde, le 12 octobre 2012 à Tokyo (Photo : Kazuhiro Nogi)

[29/10/2012 07:01:05] TOKYO (AFP) Le Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, a prévenu lundi que l’Etat pourrait cesser de fonctionner rapidement faute de financement, en raison d’un blocage politique qui empêche l’adoption d’une loi autorisant le gouvernement à émettre des obligations.

“Si la situation continue, les services administratifs vont se retrouver à l’arrêt, ce qui pèsera sur la vie quotidienne des gens et entravera la reprise économique”, a déclaré M. Noda devant la chambre des députés.

Une loi purement technique permettant au gouvernement de centre gauche d’émettre des obligations est actuellement bloquée au Sénat, à cause de l’opposition du principal mouvement de droite, le Parti libéral-démocrate (PLD), qui exige de M. Noda la dissolution de la chambre des députés et l’organisation d’élections législatives.

L’émission de nouvelles obligations d’Etat doit couvrir environ 40% du budget d’avril 2012 à mars 2013. Conséquence du blocage, des dépenses gouvernementales, notamment au profit des collectivités locales, ont déjà dû être différées.

“Allons-nous retourner à nos futiles querelles politiciennes (…) ou allons-nous nous concentrer sur le fond des débats ? Le test ultime réside dans l’adoption de la loi spéciale sur l’émission d’obligations”, a souligné M. Noda devant les députés à l’ouverture d’une session extraordinaire d’un mois du Parlement.

Il a appelé à “des discussions franches entre la majorité et l’opposition” et à “cesser d’utiliser la loi d’émission des obligations comme carte politique”.

Le Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche) de M. Noda est majoritaire à la chambre des députés mais minoritaire au Sénat, dont l’accord est nécessaire pour l’adoption de cette loi budgétaire.

Début août, M. Noda avait promis au PLD de dissoudre la chambre des députés “dans un proche avenir”, en échange de son soutien au passage d’une loi d’augmentation de la taxe sur la consommation.

La signification concrète de ce “proche avenir” est au coeur de la paralysie actuelle du système politique. Les élections législatives doivent être organisées au plus tard à l’été 2013 mais la droite voudrait un scrutin anticipé au plus tôt afin de bénéficier dans les urnes de l’impopularité actuelle de l’exécutif.