La Moselle tend les bras aux entreprises chinoises : accord signé à Shanghai

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Vue de Metz et du Moyen-Pont enjambant la Moselle (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[29/10/2012 10:23:44] SHANGHAI (Chine) (AFP) Les autorités locales de la Moselle dans l’est de la France ont signé lundi à Shanghai un accord portant sur la création d’une plateforme d’accueil des investissements chinois sur leur territoire, représentant quelque 2.000 entreprises attendues d’ici 2014.

Le projet, baptisé ITEC – pour International Industry Technology Trade Exhibition Center – vise à faire du département une porte d’entrée pour les entreprises issues de la deuxième puissance économique mondiale en Europe.

Longtemps considérée uniquement comme l’atelier du monde, la Chine investit désormais à l’étranger, un mouvement qui s’est accéléré avec la crise. Le département de la Moselle souhaite bénéficier de cette manne en offrant un cadre clé en main pour ces investissements.

Il s’agit par ce projet de “jeter des ponts entre nos deux territoires”, a déclaré à l’AFP Patrick Weiten, président du conseil général de Moselle. “Nous souhaitons être cette tête de pont dans les relations économiques, industrielles, universitaires, entre la Chine et l’Europe “, a-t-il ajouté.

“Pour les entreprises chinoises qui viennent en Europe, qui doivent s’internationaliser, ce sont 27 pays, 27 cultures, 27 systèmes administratifs. On n’imagine pas la difficulté qui est posée à ces entreprises qui ne savent pas comment prendre le problème”, a expliqué Régis Passerieux, président de la Comex, la société chargée de chapeauter cette nouvelle coopération.

Le projet ITEC doit leur permettre “d’accéder à des services intégrés et ainsi d’accélérer leur présence”, a ajouté M. Passerieux.

ITEC comporte un “navire amiral”, selon ses termes: un centre bâti sur un terrain de 130 hectares au coeur de la Moselle, mis à disposition pour recevoir bureaux de représentation et filiales.

Le chantier a été lancé le 12 octobre sur la commune d’Illange. Dans une première phase, les locaux s’étendront sur 240.000 m2 et accueilleront 2.000 entreprises chinoises, dès la fin de l’année 2014.

“C’est un méga-centre de business-to-business”, a précisé Régis Passerieux.

Le projet a également son pendant sur le territoire chinois, où une cinquantaine d’employés sont recrutés pour ouvrir des centres de promotion de la coopération entre entreprises chinoises et européennes.

“C’est le premier projet d’une ampleur aussi importante lancé dans le domaine des échanges inter-entreprises”, a commenté Annick de Kermadec-Benzmann, présidente de la Chambre de commerce et d’industrie française en Chine.

“Nous avons la chance de bénéficier de grandes infrastructures de transport, a fait valoir M. Weiten à ses interlocuteurs. Nous avons une gare TGV à moins de 5 kilomètres du projet ITEC”.

Dong Zhiwu, directeur des ventes de Hangxiao, un groupe spécialisé dans les structures métalliques pour le secteur du bâtiment et qui emploie 5000 personnes, semble séduit, même s’il n’a pas signé pour le moment.

M. Dong pense qu’il faut être présent pour s’associer aux géants occidentaux de la construction, notamment français: “Nous pourrions faire des affaires avec eux. Ils ont des projets, pas seulement en Europe mais aussi ailleurs, en Afrique, en Amérique latine, au Moyen-orient. Nous pourrions vendre nos produits sur d’autres continents par le biais de ces entreprises, espère M. Dong. Nous sommes très intéressés”.