Barnier : l’UE a été “naïve” dans ses accords commerciaux internationaux

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éen au Marché intérieur Michel Barnier, le 3 octobre 2012 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[30/10/2012 08:21:53] PARIS (AFP) Le commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier, a admis mardi que l’Europe avait été “naïve” dans les accords commerciaux avec certains pays comme la Chine et a souhaité que le rapport de l’industriel Louis Gallois sur la compétitivité ne soit pas classé sans suite.

“Oui, l’Europe a été naïve. Oui, l’Europe a joué le jeu de l’idéologie ultralibérale”, a déclaré M. Barnier sur Radio classique. “Dans ce grand vent ultralibéral, on a cru que nous pouvions ouvrir toutes nos portes et toutes nos fenêtres, sans que les autres fassent la même chose”, a-t-il regretté.

Le commissaire européen, qui s’est dit attaché à une “économie sociale de marché compétitive”, a cependant rejeté le protectionnisme comme solution. “Si nous sommes repliés derrière nos frontières nationales, nous sommes chacun et tous foutus”, a-t-il affirmé.

“Il ne s’agit pas de fermer nos marchés ou de se replier. Il y a des millions d’emplois en France qui dépendent de l’exportation. Il s’agit d’obtenir que les autres ouvrent réciproquement leurs marchés”, a-t-il déclaré.

La semaine dernière, son collègue, le commissaire au Commerce Karel de Gucht, avait critiqué le “protectionnisme” du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

“La Chine c’est un milliard de consommateurs. Il faut obtenir de la Chine que nos échanges soient équitables”, a déclaré M. Barnier, qui s’en est pris à des “souverainistes qui voudraient fermer l’économie française”, sans citer M. Montebourg.

Interrogé sur le rapport de l’ex-patron d’EADS Louis Gallois, qu’il doit rendre le 5 novembre au président François Hollande, le commissaire européen a souhaité que ses propositions ne soient pas enterrées.

“M. Gallois sait de quoi il parle. Je lui fais confiance pour que, dans son rapport, il pose objectivement les bonnes questions. Il serait invraisemblable que le rapport soit classé sans suite”, a-t-il affirmé.

Selon lui, “il faut en faire un outil de débat national que l’opposition et la majorité trouvent un accord politique sur les solutions à mettre en oeuvre pour retrouver de la compétitivité”.