édéric Cuvillier en conférence de presse pour le lancement de la réforme ferroviaire, le 30 octobre 2012 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[30/10/2012 12:13:57] PARIS (AFP) Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a donné mardi le coup d’envoi de la réforme ferroviaire qui vise à sortir le secteur son endettement chronique et à le préparer à l’ouverture complète du réseau à la concurrence, voulue par Bruxelles.
“Nous aurons à construire , avec les acteurs du secteur, l’émergence d’un pôle ferroviaire public intégré”, a déclaré Frédéric Cuvillier lors d’une conférence de presse, confirmant des informations parues depuis quelques jours.
Ce nouveau pôle public regroupera un gestionnaire d’infrastructure intégré (GIU) et la SNCF, à laquelle il sera rattaché dans des conditions qui restent à définir.
Ce GIU réunira Réseau ferré de France (RFF), la direction de la circulation ferroviaire (DCF), les cheminots de SNCF Infra (les infrastructures dépendant de la SNCF, NDLR), soit au total 50.000 personnes.
Depuis 1997, la gestion du réseau est confiée à RFF et son exploitation assurée par la SNCF et quelques opérateurs privés.
Mais les compétences se chevauchent et l’endettement conjugué des deux entreprises publiques, qui s’élève à plus de 32 milliards, croît de plus d’un milliard par an.
“Nous faisons cette réforme pour sortir d’une situation que seul les hauts diplômés de plusieurs écoles pourraient comprendre”, a déclaré le ministre qui a rappelé l’importance du contexte européen qui impose l’ouverture progressive du réseau ferré à la concurrence.
“Mais ce que souhaitent les usagers, c’est un système qui fonctionne et ne pas avoir ce caractère kafkaïen et ubuesque avec les infrastructures d’un côté, gérées par l’opérateur, des échanges de services, l’absence de lisibilité, des fonctionnements non coordonnés, des doublons”, a expliqué M. Cuvillier.
“Il n’y a dans cette réforme ni vainqueur ni vaincu mais l’addition de compétences”, a-t-il souligné en référence aux projets opposés portés depuis des mois par RFF, partisan d’un séparation stricte entre opérateur et gestionnaire d’infrastructure, et la SNCF plaidant pour un système intégré et désormais sur les rails.