à la Bourse de Wall Street, à New York (Photo : Stan Honda) |
[30/10/2012 16:13:08] NEW YORK (AFP) Wall Street devait rester exceptionnellement fermé mardi pour la deuxième journée consécutive en raison du passage du cyclone Sandy qui a complètement paralysé l’activité économique et financière à New York, mais se préparait à rouvrir ses portes mercredi.
Le quartier des affaires de Manhattan, en partie inondé lundi soir, était désert mardi matin. Nombre de courtiers ou d’analystes essayaient de travailler depuis chez eux, d’organiser des réunions avec les clients par téléphone.
Les sièges des banques Goldman Sachs, Citigroup et New York Mellon gardaient portes closes.
La Bourse de New York n’avait pas interrompu ses activités deux jours de suite en raison d’intempéries depuis les 12 et 13 mars 1888, quand la ville avait été ensevelie sous la neige.
Les opérateurs boursiers espèrent maintenant pouvoir redémarrer leurs activités mercredi.
Le gouverneur de l’Etat de New York Andrew Cuomo s’est dit mardi “prudent mais optimiste” sur cette possibilité, indiquant lors d’une conférence de presse avoir parlé au ministre américain de l’Economie Tim Geithner du fait d'”accélérer le retour (à la normale) de Wall Street”.
“C’est ce que nous avions prévu”, a affirmé à l’AFP Ray Pellecchia, un porte-parole du NYSE Euronext, l’opérateur qui gère notamment l’indice phare de la place boursière Dow Jones Industrial Average.
“Ce devrait être officiellement confirmé dans l’après-midi”, a-t-il ajouté.
NYSE avait dans les cartons des “plans de secours en cas de dégâts irréparables dans les locaux à New York” mais assurait mardi matin que les salles de marchés n’avaient pas été affectées par les inondations.
Il a notamment été envisagé que les échanges soient possibles uniquement par voie électronique, comme a choisi de le faire l’opérateur CME Group pour la cotation du baril de pétrole à New York.
Forte incertitude
Le siège de son marché spécialisé dans le brut, le Nymex, est en effet situé dans la zone d’évacuation obligatoire décidée par la ville de New York.
Autre opérateur essentiel sur les marchés d’actions américains, le Nasdaq avait aussi décidé de fermer mardi, même si ses locaux, situés à Time Square dans le centre de Manhattan, étaient beaucoup moins exposés aux intempéries.
L’opérateur avait indiqué dès lundi qu’il prévoyait de rouvrir normalement ses portes mercredi, dernier jour du mois.
“C’est important car nombre de transactions sont faites ce jour-là, quand les gérants de portefeuilles ajustent leurs produits”, souligne l’analyste indépendant Hugh Johnson.
Lui profitait de la suspension des indices pour se consacrer à l’étude des tendances à long terme des entreprises et de l’économie.
Mais “le marché ne devrait pas fermer trop longtemps car sinon, les investisseurs perdraient confiance”, estime-t-il.
“En temps normal, les indices réagissent aux événements qui se passent, aux informations qui sont publiées. Aujourd’hui par exemple, les opérateurs auraient fait bouger les cours en considérant l’impact de l’ouragan sur les assureurs ou l’annonce de la hausse des prix du logement aux Etats-Unis ce matin”, explique-t-il.
“Avec la Bourse fermée, cela crée un déconnexion qui est perturbante”.
Courtier à Rockwell Global Capital, Peter Cardillo travaillait de chez lui.
Il ne passait pas d’ordre bien sûr mais continuait d’observer avec attention les tendances sur les places financières dans le monde. Et il s’attendait à “des mouvements erratiques” quand les Bourses se remettront en route.
“Le marché est fermé au coeur de la saison des résultats et juste avant l’élection présidentielle”, a noté Ryan Detrick, analyste à Schaeffer Research Investment. “C’est sans précédent et cela s’ajoute à la forte incertitude déjà présente sur les marchés”.