Le secteur agricole à Kébili, réputé pour la production de dattes, l’élevage et les cultures géothermiques, connaît de sérieux problèmes qui entravent son rendement.
Le président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de cette région, Taoufik Toumi, a affirmé au cours d’un entretien avec le correspondant de la TAP dans la région que la mauvaise gestion de la nappe phréatique à Kébili, les extensions agricoles au détriment des oasis et l’absence d’une organisation du circuit hydraulique dans les lots agricoles au sein des oasis sont les principaux problèmes qui menacent la production des dattes (la plus importante activité agricole dans la région).
Il appelle à de nouvelles réglementations à même de régler la question des extensions privées et d’accorder à leurs propriétaires des avantages, surtout qu’elles produisent plus de 70% de la récolte des dattes de la région (notamment Deglet Ennour).
M. Toumi souligne que le grand nombre de puits artésiens dans ces oasis, l’absence de statistiques fiables les concernant notamment leur capacité de production, ne permet pas de réaliser une étude précise sur la situation de la nappe phréatique. Il a recommandé de regrouper les puits artésiens et les gérer sur la base d’un système de circuit hydraulique en vue de préserver la nappe et réduire les dépenses de pompage.
Par ailleurs, le président de l’Union a évoqué la problématique de la rareté de la main-d’œuvre qualifiée. Le secteur ne suscite pas l’intérêt des jeunes à cause notamment de l’absence de la couverture sociale dans des métiers à risque.
Il estme nécessaire, aujourd’hui, de remettre en valeur l’importance des oasis dans la vie économique, sociale et culturelle des habitants à travers notamment l’initiation à l’agriculture dans les établissements scolaires.
Concernant la commercialisation, il a mis en exergue la nécessité de l’appui de l’Etat au secteur par l’octroi de crédits afin d’aider les exploitants à collecter les dattes et à les exporter dans de meilleures conditions.
Le président de l’URAP a proposé des solutions qui permettront d’impulser le secteur et de concrétiser les ambitions des agriculteurs comme la mise en place d’un office de dattes et d’un observatoire régional assurant l’encadrement des agriculteurs dans les différentes phases de la production.
Il a mis l’accent sur la nécessité de soutenir l’action des groupements d’eau à travers le renforcement des ressources humaines.
Le responsable a insisté aussi sur la nécessité de créer la fonction d’agent de contrôle de la distribution des eaux qui veille, également, à assurer la propreté de l’oasis et à acquitter les frais de consommation de l’eau afin de garantir l’amélioration de l’action des groupements d’eau.
En ce qui concerne l’élevage, il a affirmé que ce secteur est désorganisé surtout au niveau de la distribution des fourrages, appelant à mieux s’occuper du cheptel à travers son identification.
Il a insisté sur l’équipement des points d’irrigation sahariens en utilisant l’énergie solaire et mis l’accent sur l’amélioration des conditions sanitaires et de travail dans le secteur de l’élevage.
WMC/TAP