Appelant les Tunisiens à «croire dans ce pays et son avenir», le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie affirme sa conviction que «nous sommes sortis du fond du trou, économiquement» et que la Tunisie «est repartie lentement sur le chemin de la croissance» parce qu’«elle a une capacité de résistance fantastique». Mais estime que cette reprise n’est pas à l’abri d’une rechute pour des raisons politiques et sécuritaires et ne peut pas se faire sans l’implication pleine du secteur privé.
S’il ne l’a pas (re)gonflé à bloc, le séjour de Chadli Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), à Tokyo, où il a assisté aux assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, lui a mis du baume au cœur. Alors que le pessimisme le dispute à l’inquiétude dans la tête de bon nombre de Tunisiens, au sujet de la situation dans le pays, le nouveau gouverneur de la BCT a trouvé parmi les délégués des 200 pays et organisations internationales beaucoup d’intérêt pour notre pays et un certain degré d’optimisme concernant son présent et son avenir. «Nous avons été assaillis de demandes d’audience et cet intérêt m’a ébahi», souligne le patron de la BCT. D’autant que, selon M. Ayari, toutes les délégations –américaine, japonaise, française, italienne, turque, etc.-ont ceci en commun que toutes «croient en l’avenir de la Tunisie».
D’ailleurs, de la part des bailleurs de fonds, le message était quasiment le même: «Nous sommes prêts à jouer le risque tunisien» et «dites-nous ce dont vous avez besoin, nous sommes prêts à vous aider». A telle enseigne que le gouverneur de la BCT s’est demandé «si les étrangers ne croyaient pas en la Tunisie plus que les Tunisiens eux-mêmes».
En raison de ces prédispositions de la communauté internationale, la Tunisie «n’aura pas de problèmes pour financer ses plans de développements en 2013». D’ailleurs, le Japon a déjà donné son accord pour l’émission d’un emprunt de 600 millions de dollars sur le marché japonais auquel sept à huit banques nippones ont déjà accepté de souscrire.
Appelant les Tunisiens à «croire dans ce pays et son avenir», Chadli Ayari affirme sa conviction que «nous sommes sortis du fond du trou, économiquement» et que la Tunisie «est repartie lentement sur le chemin de la croissance» parce qu’«elle a une capacité de résistance fantastique». Mais cette reprise n’est pas à l’abri d’une rechute pour des raisons politiques et sécuritaires.
Le gouverneur de la BCT aime à raconter que lorsque les hauts responsables de l’exécutif lui demandent de les rassurer sur l’économie, lui les invite à le rassurer sur le volet politique. D’ailleurs, lorsqu’à Tokyo il a annoncé la date de la tenue des élections –le 23 juin 2013-, M. Ayari en a surpris plus d’un parmi ses interlocuteurs étrangers, dont notamment Mme Christine Lagarde, directrice générale du FMI.
Mais pour que la reprise économique se confirme voire s’accélère, le secteur privé doit être en mesure de pouvoir y participer pleinement. Car pour le patron de la BCT, «il est impensable et impossible d’envisager une dynamique à l’avenir si le privé tunisien n’est pas remotivé pour investir dans l’économie tunisienne».