La décision de la BCT de limiter les importations des biens de consommation, « permettra de réduire nos dépenses en devises, et partant, de maîtriser le déficit de la balance commerciale qui a atteint un niveau inquiétant », a affirmé M. Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Participant, jeudi, au Salon de la Bourse et des services financiers (INVESTIA), M. Ayari a souligné que «ce qui aggrave encore plus la situation actuelle, est l’impossibilité d’y apporter un remède rapide, étant donné que nous ne pouvons pas accélérer le rythme de nos exportations, notamment vers notre 1er partenaire commercial, l’Europe, qui fait face à la crise». C’est dans ce cadre que s’inscrit la décision de la BCT, a-t-il indiqué, précisant, qu’il s’agit là d’une mesure provisoire qui peut être révisée dès que la situation s’améliore.
Sur un autre registre, le gouverneur de la BCT a invité les banques tunisiennes « à ne plus se contenter de financer les crédits de consommation, mais plutôt à consolider le développement du pays en se vouant davantage au financement de l’investissement ». Et de préciser, que «la grande dynamique économique ne viendra pas de l’Etat, mais du secteur privé ». Le gouverneur a, par ailleurs, signalé que la problématique de financement de l’économie suscite de plus en plus l’intérêt des analystes et des décideurs économiques. « Dans une économie d’endettement comme celle de la Tunisie, le financement bancaire, actuellement prédominant, constitue un vecteur indispensable, mais insuffisant pour les entreprises qui doivent avoir la possibilité d’accéder à d’autres alternatives (financement par le marché), a précisé M.Ayari. Dès lors, il a préconisé d’encourager les entreprises à tirer profit de leur potentiel et à asseoir des politiques de financement moins coûteuses et mieux adaptées, ajoutant que les possibilités offertes par le marché financier peuvent prendre des formes multiples tout au long du cycle de vie de l’entreprise.
WMC/TAP