éléphone (Photo : Fred Tanneau) |
[03/11/2012 12:23:45] WASHINGTON (AFP) Nani Teruya ne vote jamais car elle pense que les Etats-Unis occupent illégalement son état natal d’Hawaii mais les gens essayent de la convaincre de se déplacer via Twitter et Google+: elle fait partie des six abstentionnistes sélectionnées par CNN pour cette expérience.
Très utilisés dans la campagne électorale, les réseaux sociaux sont aussi mis à contribution pour tenter de convaincre les Américains d’aller voter le 6 novembre pour dépasser les 64% de participation de 2008. Difficile de dire quel est l’impact de telles campagnes, mais elles semblent appelées à se multiplier.
Le projet de CNN, baptisé “Change the List”, encourage les internautes à envoyer des arguments béton à six citoyens de Hawaii, l’un des Etats américains où l’on vote le moins, via Facebook, Twitter, Google+ et, par là même, de toucher toute une population abstentionniste qui se reconnaît dans le panel sélectionné.
Jusqu’ici des dizaines de personnes ont posté sur Twitter et Instagram des photos d’eux-mêmes avec des pancartes “Hawaiien votant pour la première fois”, et des centaines “d’arguments” ont été envoyés aux six citoyens.
“Si vous ne votez pas, vous ne pourrez pas changer le statut d’Hawaii. Les nationalistes écossais ont obtenu leur propre parlement…en votant”, plaide @Deporodh sur Twitter.
On ne saura que le jour J si les six sont allés voter. Et si, au-delà de ce projet, toutes les initiatives lancées sur les nouveaux médias pour encourager la participation électorale ont atteint leur cible.
Du projet, soutenu par la Première Dame Michelle Obama, de se prendre en photo avec ses enfants dans les bureaux de vote pour les poster ensuite sur les réseaux sociaux aux efforts déployés par des acteurs, comme Leonardo Di Caprio, pour mobiliser leurs concitoyens sur Twitter, Facebook et Youtube, les initiatives sont nombreuses.
Elles incluent des applications pour smartphones, comme “I voted”, lancé vendredi par le service de géolocalisation pour mobile Foursquare. Cela permet aux électeurs de trouver leur bureau de vote et signaler qu’ils ont voté.
“Voter avec des amis”
Fight for the Future, une association qui promeut la liberté sur internet, a créé une application Facebook baptisée “Voter avec des amis”, qui permet à ses utilisateurs de voir quels camarades sont inscrits pour voter.
Les utilisateurs peuvent ensuite inviter leurs amis à s’inscrire sur les listes électorales, à s’engager à voter, et éventuellement à déclarer s’ils ont effectivement déposé un bulletin dans l’urne.
“Ca crée une forme de responsabilité sociale. Les amis vous disent +je veux que tu me promettes que tu vas voter et je t’en tiens pour responsable+”, explique à l’AFP Josh Segall, porte-parole de l’organisation.
Mais les principales intiatives viennent des deux camps rivaux. Le “projet Narval” des démocrates vise à récupérer le maximum de données sur les réseaux sociaux pour les recouper avec leurs propres fichiers et envoyer des argumentaires ciblés.
ée du siège de Facebook à Menlo Park, en Californie (Photo : Stephen Lam) |
Les républicains ont développé sur Facebook l’application “Commit to Mitt” qui balaye le profil des amis de sympathisants pour sélectionner ceux qui sont les plus influents et proposer de leur envoyer un message.
Pendant les élections législatives de 2010, l’université de Californie a conduit une étude sur 61 millions d’utilisateurs de Facebook, publiée en septembre.
Dans un premier groupe, des usagers ont reçu un message informatif en haut de leur flux de nouvelles pour les encourager à aller voter, avec un lien pour trouver son bureau de vote et un bouton “j’ai voté”. Un autre groupe a reçu un message amical, avec les mêmes informations, ainsi que la photo de six amis qui avaient déjà pressé le bouton.
L’étude montre que le message amical permettait de mobiliser directement 60.000 électeurs de plus et, indirectement, via le partage avec d’autres amis, quelque 280.000 électeurs.
“Un message envoyé par des amis est bien plus puissant qu’un message envoyé dans le cadre d’une campagne de mobilisation”, explique Robert Bond, l’un des auteurs, tout en reconnaissant que l’impact sur le vote d’une telle campagne est, aujourd’hui, marginal.