Le rapport Gallois sur la compétitivité remis dans la journée à Jean-Marc Ayrault

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à son arrivée le 8 octobre 2012 à Matignon (Photo : Eric Feferberg)

[05/11/2012 05:21:39] PARIS (AFP) Très attendu, parfois redouté, le rapport de Louis Gallois sur la compétitivité est remis officiellement lundi à Jean-Marc Ayrault, proposant entre autres, baisse du coût du travail et coup de pouce à l’innovation. Les premières mesures sont attendues mardi.

L’ancien patron d’EADS et de la SNCF, aujourd’hui commissaire général à l’Investissement, qui avait parlé d’un nécessaire “choc de compétitivité” quelques jours avant d’être missionné, remettra au Premier ministre ce rapport commandé en juillet, attendu mi-octobre et repoussé à novembre.

Il détaillera ses propositions lundi soir à 20H00 sur France 2.

Mais ce n’est que mardi, à l’issue d’un séminaire, que le gouvernement annoncera les premières mesures retenues et les pistes mises à l’étude. A son tour, Jean-Marc Ayrault s’en expliquera mardi au 20H00 de TF1.

La phase de prise de décisions pourrait courir jusqu’à début 2013 après la remise d’un autre rapport, celui du Haut Conseil du financement de la protection sociale. Mais une fois prises, les mesures seront appliquées sur toute la durée du quinquennat, a assuré François Hollande.

Maintes fois menacé d’être enterré, objet de fuites, et abondamment commenté depuis des semaines, le rapport est connu dans ses grandes lignes, sauf surprise.

Selon le site internet des Echos, confirmant des informations du Figaro du 19 octobre, Louis Gallois préconise de réduire de 30 milliards d’euros les charges sociales des entreprises. Cette baisse du coût du travail est l’un des leviers du gouvernement pour enrayer la dégringolade du déficit commercial de la France, dont la part dans le marché mondial a chuté de 6,3% en 1990 à 3,3% en 2011.

Le second levier, appelé “hors-coût” et privilégié par plusieurs ténors du gouvernement, consiste en une palette d’initiatives soutenant l’exportation, l’innovation, la recherche et la qualité des produits, mais aussi des simplifications administratives.

Selon Les Echos, M. Gallois proposerait une vingtaine de ces mesures, comme le “renforcement des filières industrielles”, l’aide à l’export, ou la pérennisation sur la durée du quinquennat certains dispositifs comme le Crédit d’impôt recherche ou ceux sur la détention et la transmission d’entreprise.

Sujet beaucoup plus controversé, il suggère aussi de “mener la recherche sur les techniques d’exploitation” du gaz de schiste.

D’autres pistes comme un meilleur aiguillage de l’épargne des ménages ou l’intégration de représentant des salariés dans les conseils d’administration des grandes entreprises seraient également retenues.

Le Medef a réclamé une baisse massive et immédiate des cotisations salariales et patronales, financée par une augmentation de la TVA et de la CSG. Les patrons du CAC 40 ont également demandé à François Hollande une baisse de 30 milliards d’euros sur deux ans ans financée par une augmentation de la TVA et des économies budgétaires.

Si, au sein du gouvernement, le principe d’une baisse des cotisations sociales semble acquis, la durée et le montant ne sont pas encore déterminés.

L’exécutif a multiplié les prises de position sur la question. Certains comme Arnaud Montebourg penchent pour des baisses de cotisations conditionnées à un réinvestissement, d’autres comme Pierre Moscovici pensent que la baisse du coût du travail devrait cibler de préférence les bas-salaires.

Le seul point d’accord semble être que le gouvernement ne mettra en oeuvre aucune mesure d’augmentation de la CSG ou de la TVA en 2013, pour ne pas ajouter à l’effort fiscal déjà demandé aux Français. Et éviter un “choc de pouvoir d’achat”, évoqué dimanche par Benoît Hamon (Consommation).

“Je pense que nous allons d’abord agir sur ce qui n’est pas le coût du travail”, a prévenu M. Moscovici. La baisse des cotisations n’est pas “l’alpha et l’omega” de l’amélioration de la compétitivité, insiste-t-on à Matignon.