électrique thermique au-dessus de la rivière Han gelée, le 17 janvier 2011 à Séoul (Photo : Jung Yeon-Je) |
[05/11/2012 09:57:46] SEOUL (AFP) La Corée du Sud risque d’enregistrer des pénuries d’électricité “sans précédent” cet hiver après la fermeture lundi de deux réacteurs nucléaires pour pièces non conformes, alors que le réseau du pays est déjà chroniquement déficitaire, a prévenu le gouvernement.
Les réacteurs de la centrale de Yeonggwang (sud-ouest) ont été arrêtés après la détection de composants annexes n’ayant pas reçu les certifications officielles. Ils pourraient rester hors service jusqu’au début de l’année prochaine, a prévenu le ministre de l’Economie Hong Suk-Woo.
“Des contrôles de sécurité exhaustifs sont nécessaires sur les deux réacteurs où les composants non certifiés étaient abondants” et “il est inévitable que nous connaîtrons des pénuries d’électricité sans précédent pendant l’hiver”, a-t-il précisé.
Le ministre a assuré que cet incident était sans rapport avec la série de dysfonctionnements constatés depuis le début de l’année sur plusieurs réacteurs sud-coréen.
En octobre, un réacteur avait été arrêté en raison d’une défaillance des barres de contrôle. Un second réacteur s’était arrêté automatiquement en raison d’un défaut de fonctionnement d’une pompe d’aprovisionnement en eau de refroidissement.
En juillet déjà, un autre réacteur de 1.000 mégawatts sur la même centrale, située à 260 kilomètres au sud de Séoul, s’était arrêté automatiquement après un incident similaire.
Si les deux réacteurs de la centrale de Yeonggwang n’étaient pas relancés dans les délais prévus, les réserves d’électricité du pays chuteraient à 300.000 kilowatts alors que le gouvernement poursuit un objectif de 4,5 millions de kilowatts.
“Les autorités énergétiques préparent un plan d’urgence pour l’approvisionnement en électricité qui sera mis en oeuvre à la mi-novembre”, a précisé le ministre de l’Economie, sans détails supplémentaires.
Le parquet a été saisi afin d’identifier les fournisseurs soupçonnés d’avoir produit de faux certificats de conformité et établir d’éventuelles complicités au sein des opérateurs publics Korea Hydro et Nuclear Power.
En Corée du Sud, les composants d’une centrale nucléaire doivent recueillir une certification de l’un des 12 organismes internationaux agréés par Séoul. Huit fournisseurs cité par le ministre ont falsifié 60 garanties couvrant près de 7.700 pièces.
En juillet, la justice avait annoncé la mise en examen pour corruption de 32 employés de Korea Hydro and Nuclear Power soupçonnés d’avoir touché des pots-de-vin de la part de fournisseurs.
La Corée du Sud, dont le réseau en sous-capacité est rudement mis à l’épreuve pendant les pics de température, compte sur son sol vingt-trois réacteurs nucléaires, qui fournissent environ 35% de la consommation électrique du pays. Elle prévoit d’en construire seize de plus d’ici 2030.