écran de téléphone (Photo : Fred Tanneau) |
[05/11/2012 15:57:52] PARIS (AFP) Grand prix du roman de l’Académie française, puis Femina: journalistes, sites spécialisés ou éditeurs utilisent désormais Twitter pour griller la politesse aux jurés des prix littéraires et dévoiler le nom des lauréats avant eux.
Lundi, les dames du Femina ont été devancées. A 12H21, près de trois quarts d’heure avant l’annonce officielle, la nouvelle tombe sur le compte Twitter des éditions du Seuil: “Patrick Deville reçoit le Prix Femina pour Peste & Choléra ! Bravo à lui”.
Etonnement parmi les journalistes qui attendent au Crillon que le jury sorte de sa réunion pour proclamer les résultats. Puis, à 12H35, Le Seuil fait machine arrière. Le message est effacé, et un autre envoyé : “Pas d’information officielle concernant le prix Femina, nous vous préviendrons de la nouvelle à 13H00!”.
Olivier Bétourné, PDG des éditions du Seuil, a indiqué à l’AFP “vivement regretter cette maladresse du service marketing de la maison”, ajoutant: “cela ne se reproduira plus”. “Une porte-parole du Femina nous a annoncé le résultat, comme il est de coutume, afin que le lauréat et nous-mêmes puissions nous rendre à temps sur place. Mais je n’ai jamais demandé que le nom de Patrick Deville soit révélé sur le compte Twitter avant la proclamation officielle”.
Interrogées, des membres du jury ont déploré la mésaventure, mais sans s’offusquer outre-mesure. “Annoncer le lauréat sur Twitter avant le jury est idiot. Le protocole n’est pas respecté”, a estimé Christine Jordis. Pour Mona Ozouf, “c’est regrettable. Mais ce n’est pas scandaleux. Nous avions déjà voté donc ça n’influe pas du tout sur le vote”.
Le 25 octobre déjà, la vénérable Académie française avait été devancée sur Twitter par des sites spécialisés qui annonçaient le nom du lauréat, le Suisse Joël Dicker, une demi-heure environ avant la proclamation officielle du Grand prix du roman.
Cette fois, rien sur le compte officiel de l’éditeur, qui avait cependant été contraint de confirmer l’information avant l’annonce.
Quelques journalistes informés officieusement avaient juste vendu la mèche avant l’heure H.
Une première dans le monde des prix littéraires.