Un avion Rafale, le 26 octobre 2012 au large de la Corse (Photo : Joel Saget) |
[05/11/2012 19:39:20] BRASILIA (AFP) A un mois de la visite de Dilma Rousseff à Paris, le ministre français de la Défense a plaidé lundi au Brésil pour un renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays, mais le contrat pour lequel le Rafale est en lice n’est pas encore mûr a souligné Brasilia
“Il n’y a pas de sujets tabous. Pour nous, c’est une discussion dont les éléments sont sur la table et qui donnera lieu à une décision du Brésil en temps voulu”, a déclaré à la presse M. Amorim, à l’issue d’un déjeuner de travail avec le ministre français, Jean-Yves Le Drian à Brasilia.
La France est en lice pour un appel d’offre de l’armée brésilienne portant sur l’achat de 36 avions de combat, d’un montant de plus de 4 milliards d’euros. Le Rafale de l’avionneur français Dassault est en compétition avec le F/A-18 Super Hornet de l’Américain Boeing et le Gripen NG du suédois Saab.
Paris table sur sa promesse d’effectuer d’importants transferts de technologie au Brésil pour remporter ce marché malgré le coût élevé du Rafale.
L’ancien président Lula Inacio Lula da Silva (2003-2010), avait publiquement exprimé sa préférence pour l’appereil de combat français. Mais depuis l’accession au pouvoir de Dilma Rousseff, qui effectuera une visite d’Etat en France début décembre, Brasilia a repoussé de mois en mois sa décision.
Le Brésil a fait savoir récemment que rien ne serait décidé avant 2013, alors que la sixième économie mondiale est confrontée à une croissance en berne depuis 2011.
“L’intérêt de la France et du Brésil”
L’Inde a annoncé en février qu’elle ouvrait des négociations exclusives avec Dassault pour l’achat de 126 Rafale, un méga-contrat de 12 milliards de dollars, marquant le premier succès à l’exportation de l’avion français.
éfense Jean-Yves Le Drian, à Brasilia le 5 novembre 2012 (Photo : Pedro Ladeira) |
M. Le Drian s’est déclaré “porteur d’un message de continuité” du partenariat stratégique scellé entre les deux pays sous le mandat du président de droite Nicolas Sarkozy. “C’est l’intérêt de la France et celui du Brésil”.
Le groupe français de construction navale DCNS a signé en 2009 un contrat de 6,7 milliards d’euros sur la construction en partenariat avec la marine brésilienne de cinq sous-marins, dont un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA).
Un autre important contrat, signé en 2008, porte sur la production par Helibras, filiale brésilienne d’Eurocopter, de 50 hélicoptères militaires de transport EC725 (Caracal), qui seront fabriqués au Brésil.
Après sa rencontre avec M. Amorim, le ministre français s’est rendu à la future base navale d’Itiguai, à une centaine de kilomètres de Rio, qui sera inaugurée le mois prochain et où sera assemblé le premier sous-marin Scorpène français vendu au Brésil.
Les quatre autres exemplaires seront entièrement construits au Brésil. Le dernier incorporera de la technologie brésilienne de propulsion nucléaire, ont expliqué les deux ministres.
“Poursuivons dans d’autres domaines cette logique de partenariat exceptionnel qui nous lie”, a déclaré M. Le Drian.
“Cette visite marque une étape importante entre le sommet Rio + 20″ de juin –au cours de laquelle le président socialiste français François Hollande avait rencontré son homologue brésilienne Dilma Rousseff–, et la visite d’Etat attendue de Mme Rousseff en décembre à Paris”, a-t-il souligné.
Le ministre français, un proche de M. Hollande, a notamment “réitéré son soutien à la candidature du Brésil comme membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU”, une revendication pressante de Brasilia.