La raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, le 5 novembre 2012 (Photo : Charly Triballeau) |
[06/11/2012 16:35:57] ROUEN (AFP) Le tribunal de commerce de Rouen a été saisi d’une offre de NetOil, incomplète, et de six marques d’intérêt pour la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime) à l’expiration de la date limite fixée à lundi soir, a-t-on appris mardi de source syndicale.
Ecarté le 16 octobre, faute de garanties suffisantes, NetOil a déposé une nouvelle offre mais qui est toujours considérée comme “non finalisée”, a indiqué Yvon Scornet, porte parole de l’intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC, à l’issue d’une audience du tribunal.
De son côté, la direction a confirmé que le dossier de NetOil était “incomplet”, la société n’ayant pas présenté “la totalité des éléments qui étayent son offre ni les autorisations administratives et agréments que doivent lui délivrer les pouvoirs publics pour qu’elle puisse exploiter la raffinerie”. Six autres candidats potentiels se sont déclarés intéressés: le fonds souverain libyen, cité dès lundi par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, Alafandi Petroleum Group (APG), basé à Hong-Kong, et qui était déjà en lice, l’Irakien Jabs Gulf Energy Ltd, l’Iranien Tadbir Energy Development Group, ainsi que les Suisses Activapro AG et Terrae International.
Selon son représentant en France interrogé mardi, NetOil, dont le siège est à Dubaï, a renforcé son offre en s’associant avec l’industriel sud-coréen Hyundai et la compagnie pétrolière britannique BP. Le premier serait prêt à investir une première tranche de 500 millions de dollars pour moderniser la raffinerie et la seconde à fournir le brut nécessaire à son fonctionnement.
De son côté, APG a indiqué au tribunal, selon la direction, qu’il serait “en mesure de présenter prochainement la preuve de ses capacités financières, grâce à un accord avec une banque du Royaume-Uni” mais qu’il demandait “un délai pour finaliser son dossier”.
Selon la direction, les cinq autres sociétés ont formulé des intentions “non engageantes à ce stade” en sollicitant des délais “allant jusqu’à trois mois” pour étudier le dossier avant de déposer éventuellement une offre.
Le tribunal se réunira à nouveau le 13 novembre pour décider d’une éventuelle prolongation de la période de dépôt des offres pour permettre aux repreneurs potentiels de concrétiser leurs intentions. Les administrateurs de cette entreprise, les représentants des salariés et le gouvernement se sont prononcés en faveur de cette solution.
Le tribunal a prononcé le 16 octobre la liquidation de la raffinerie, qui emploie 470 salariés, tout en autorisant la poursuite de l’activité jusqu’au 16 décembre et en donnant jusqu’à lundi dernier aux éventuels repreneurs pour déposer une offre.
La raffinerie a déposé son bilan le 24 janvier à la suite de la faillite de sa maison-mère suisse.