éenne Herman Van Rompuy (g) et le président de Chypre Demetris Christofias, le 18 octobre 2012 à Bruxelles (Photo : Thierry Charlier) |
[07/11/2012 11:13:39] NICOSIE (AFP) La troïka des bailleurs de fonds (UE, FMI, BCE) est attendue jeudi à Chypre pour conclure un accord sur le plan de sauvetage de l’économie de l’île méditerranéenne, plombée par ses liens très étroits avec la Grèce, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement chypriote.
“La troïka arrivera jeudi à Chypre pour entamer vendredi des négociations afin de conclure un accord sur un prêt pour Chypre”, a annoncé le porte-parole, Stefanos Stefanou, dans un communiqué.
Mardi midi, un porte-parole de la Commission européenne avait déclaré n’avoir aucune information sur une visite de la troïka à Chypre.
Fin octobre, le ministre chypriote des Finances, Vassos Shiarly, avait affirmé qu’une délégation de la troïka était attendue “bientôt” à Chypre pour résoudre les dernières questions sensibles et signer un accord avant la prochaine réunion de l’Eurogroupe le 12 novembre.
Le gouvernement chypriote a demandé fin juin à bénéficier d’une aide dont le montant pourrait dépasser 10 milliards d’euros selon des experts.
En contre-partie, la troïka a demandé à Nicosie de réduire les salaires des fonctionnaires de 15% et les prestations sociales de 10%, et d’augmenter la TVA, selon une formule composée à 80% de réductions des dépenses publiques et à 20% de hausses d’impôts.
Estimant ces mesures d’austérité trop lourdes pour une économie en récession, Chypre a proposé que la réduction des dépenses ne représente que 60% du plan, avec un objectif de réduction du déficit cumulé d’un milliard d’euros à fin 2016, plutôt que fin 2015, comme recommandé par la troïka.
Lundi, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, citant un rapport des services de renseignements allemands (BND), a estimé qu’une aide européenne à Chypre profiterait surtout aux oligarques russes et aux mafieux qui blanchissent leur argent sur l’île méditerranéenne.
Au total, ces oligarques russes ont investi 21 milliards d’euros à Chypre en 2011, soit plus que le PIB annuel dégagé par l’île (17,8 milliards d’euros), selon des chiffres du BND cités par l’hebdomadaire.
A Nicosie, M. Stefanou a dénoncé un rapport “diffamatoire” et assuré que Chypre respectait les normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.