«Bien que les conditions soient difficiles et que le voyage soit long, nous avons su retrouver notre route. Et nous savons au plus profond de nos cœurs que le meilleur reste à venir pour les Etats-Unis d’Amérique», a déclaré Barack Obama lors de sa première apparition après sa victoire aujourd’hui 7 novembre à 7h30 sur son rival républicain Mitt Romney.
Le «Yes We can» de 2008 a évolué vers «Four more years» (quatre ans de plus). Quatre années de plus pour permettre à Obama d’achever ce qu’il a commencé, notamment les réformes socioéconomiques de son pays.
Pour la Tunisie, c’est la continuité: «Nous sommes là aujourd’hui non pas pour célébrer un candidat en particulier, mais la démocratie», a déclaré l’ambassadeur américain en Tunisie juste après l’annonce des résultats finaux. Il a profité de l’occasion pour rappeler les longues traditions démocratiques des Etats-Unis: «Les Etats-Unis élisent sans interruption depuis 1788, plus de deux siècles déjà, un président tous les 4 ans -George Washington fut le premier président américain élu. Nous l’avons fait en situation de guerre, de paix ou de crise économique».
Evidemment, les différences de pensées existent entre les Américains mais à la déclaration des résultats des élections, tout le monde les acceptent sans chercher à s’arrêter aux écarts entre les candidats… «C’est la force de la démocratie, une démocratie qui n’est pas propre aux Américains seulement mais qui est l’aspiration de tous les peuples du monde. Et nous croyons fort que tous les peuples doivent en bénéficier…»
Jacob Walles a cité l’exemple tunisien, pays qui vit depuis deux ans un processus de transition démocratique inachevé à ce jour: «La rédaction de la Constitution n’est pas encore finie, ni l’approbation d’une loi électorale et la constitution d’une instance indépendante pour l’organisation des élections. Aujourd’hui la Tunisie fait face à nombre de défis pour devenir une véritable démocratie, mais le peuple aspire aux mêmes valeurs universelles que ceux des autres pays du monde. Les Etats-Unis et toute la communauté internationale voudraient voir cette démocratie réussir et continuera à apporter son aide et son appui au peuple tunisien pour réussir la transition démocratique».
Faisant allusion à la politique étrangère américaine, le diplomate a assuré que suite au maintien des démocrates au pouvoir, les stratégies américaines seront maintenues à travers le monde et bien sûr en Tunisie, pour garantir un monde meilleur pour des peuples assoiffés de libertés et souhaitant avoir autant de droits que leurs voisins. Les Etats-Unis soutiendront les révolutions dans les pays arabes et continueront à le faire, a indiqué l’ambassadeur américain, mais sauront également gérer les extrémismes. Les USA soutiendront la liberté d’expression, de religion et toutes formes de libertés dans le respect des Droits de l’Homme.
La réélection d’Obama stimulerait-elle la propagation de la démocratie dans les pays en développement? Il faut l’espérer. D’autant plus qu’à la lecture du court discours prononcé par l’ambassadeur et son insistance sur les valeurs universelles des droits de l’homme, on se rend compte qu’au-delà des intérêts géostratégiques des Etats-Unis et principalement dans les pays du printemps arabe, il y a une véritable volonté de faire réussir l’idée de démocraties dans des pays historiquement gouvernés par des régimes totalitaires. Mais sous quelles conditions? Et dans quel intérêt? Les réponses ne tarderont pas à venir.
D’ores et déjà, nous avons remarqué que dans son discours, Jacob Walles, pas une seule fois n’a pas cité le gouvernement tunisien ou l’assuré de son appui. Il s’est adressé directement au peuple tunisien pour l’affirmer de son soutien et de son assistance. Plus encore, il a tenu à rappeler que lorsqu’un candidat gagne dans son pays, la marge entre ceux qui gagnent et ceux qui perdent n’a plus d’importance. Serait-ce un clin d’œil à la majorité au pouvoir en Tunisie qui ne cesse d’interpeller l’opposition l’apostrophant sur ses scores électoraux?