La Tunisie n’exporte que 2,4% de ses produits vers l’Afrique subsaharienne

Par : TAP

A l’heure où le marché local est en proie à une crise, la stratégie nationale de promotion des exportations tunisiennes devrait “s’orienter davantage vers le Sud sans pour autant perdre le Nord”. C’est ce qu’estime Riadh Attia, directeur central de l’approche des marchés au Centre de promotion des exportations (CEPEX).

Dans un entretien accordé à la TAP, M. Attia a expliqué que l’exportation, qui demeure le moteur de la croissance économique, devrait bien cibler les marchés potentiels pour mieux s’y positionner tels que le marché asiatique et surtout celui de l’Afrique, un marché plus proche et riche d’un potentiel de 1 milliard de consommateurs. Sachant que la part des exportations tunisiennes sur le marché africain est estimée à seulement 2,4% de l’ensemble des exportations du pays, soit l’équivalent, en devises, de 610 MDT. “Cette part est infime, par rapport à celle réalisée avec l’Europe (78% des exportations tunisiennes)”, a noté M. Attia, relevant, cependant, que les perspectives de développement de ce potentiel ne sont pas “mauvaises”.

“Les principaux produits exportés vers l’Afrique sont surtout les produits des BTP (Bâtiment et travaux publics), l’ingéniering, le consulting, l’architecture, l’éducation, et les services de santé”, a-t-il dit.

En termes de marchés, les pays africains vers lesquels la Tunisie exporte ces produits sont, essentiellement, l’Ethiopie, qui représente une plate-forme de réexportation, le Sénégal, le Rwanda, le Cameroun et récemment la Côte d’Ivoire.

Côté importations, la Tunisie importe des pays africains le café, le coton, le bois et les matières premières.

D’après le directeur central de l’approche des marchés au CEPEX, la faiblesse des exportations tunisiennes sur l’Afrique est due au manque de visibilité sur les opportunités réelles de ces marchés, aux problèmes de transport, à l’absence de logistique appropriée et l’absence de soutien financier aux entreprises exportatrices.

La solution réside, d’après lui, dans la mise en place d’une stratégie bien ficelée qui cible mieux les marchés prioritaires en Afrique et aussi les créneaux porteurs.

Il s’agit également de mieux accompagner les entreprises dans la promotion de leurs exportations, d’améliorer la logistique du transport pour faciliter l’accès aux marchés africains et d’associer davantage le secteur bancaire à toute stratégie de conquête de ces marchés à l’instar de l’expérience de la Banque de l’Habitat et de la Société Tunisienne de Banque (STB) qui ont joué le rôle d’éclaireurs des opérateurs pour l’accès à certains marchés africains.

En plus du rôle joué par le CEPEX pour la promotion des exportations tunisiennes sur l’Afrique, tous les organismes et institutions d’appui aux exportations sont appelés, aujourd’hui, d’après M. Riadh Attia, à déployer un surcroît d’efforts pour réaliser l’objectif fixé par le pays, soit la réalisation d’environ 1 milliard de dinars à l’export sur les marchés du Continent Noir à l’horizon 2016.

WMC/TAP