[08/11/2012 08:13:08] PARIS (AFP) Euro Disney, l’exploitant de Disneyland Paris, a annoncé jeudi une perte nette annuelle creusée de 54% sous l’effet des coûts du refinancement de sa dette mais un nouveau record de fréquentation, 16 millions de visiteurs, le rend confiant pour atteindre la rentabilité à venir.
Sur l’exercice d’octobre 2011 à fin septembre 2012, le numéro 1 européen des parcs de loisirs a alourdi sa perte nette (part du groupe) de 30 millions qui atteint 85,6 millions d’euros.
Dans le même temps, le chiffre d’affaires a progressé de 2,3% à 1,324 milliard d’euros, assuré presque entièrement par les activités touristiques (1,315 milliard, +3,2%), les transactions immobilières ayant été minimes.
Le creusement de la perte nette est surtout dû à “l’impact non récurrent du refinancement de la dette du groupe”, explique dans son communiqué Euro Disney, qui a aussi beaucoup investi dans des rénovations et innovations pour le 20e anniversaire de Disneyland Paris cette année.
La maison mère américaine Walt Disney lui a accordé en septembre un prêt de 1,3 milliard d’euros pour alléger le coût de sa dette colossale — désormais ramenée à 1,71 milliard d’euros, et payable à un taux d’intérêts de 4% au lieu des 5,2% qu’appliquaient les banques.
Du coup, le paiement anticipé d’intérêts et le rachat du crédit-bail sur les actifs du parc Disneyland se sont traduits par de lourdes charges exceptionnelles et une fonte de la trésorerie.
“Euro Disney n’est pas une entreprise en difficulté”, a déclaré à l’AFP le directeur financier du groupe, Mark Stead.
Au contraire, “nous avons atteint une fréquentation record de 16 millions de visiteurs dans un contexte économique difficile, ce qui démontre la solidité de nos fondamentaux, la pertinence de nos stratégies et la forte attractivité de notre produit”, a estimé de son côté le PDG Philippe Gas dans le communiqué.
Seize millions de visiteurs, ce sont 400.000 de plus que le record de l’an dernier. Le programme du 20e anniversaire a dopé les activités touristiques et la fréquentation des parcs et hôtels sur la fin de l’exercice (+2% dans les parcs au 3e trimestre et +9% au quatrième) après une baisse des visiteurs au premier semestre sur fond de crise.
La dépense stagne, séjours moins longs
En détail, la dépense moyenne a stagné dans les parcs (+0,6% à 46,44 euros par jour et par visiteur) mais progressé de 5,7% dans les hôtels (231,33 par chambre).
Le taux d’occupation des hôtels recule toutefois (à 84%) malgré un nombre d’arrivées en hausse, “car, avec la crise, les gens restent moins longtemps, une journée de moins en moyenne”, a expliqué M. Gas à l’AFP.
Disneyland Paris, première destination touristique européenne, a gagné des clients français (52% du public), qui ne dorment pas forcément sur place. Les Britanniques restent le deuxième marché, devant les Espagnols. Mais ceux-ci, comme les Italiens, sont moins nombreux qu’avant, crise oblige.
“L’exercice 2012 a été une année charnière”, a estimé Philippe Gas.
Treize des 21 exercices d’Euro Disney ont été déficitaires. Le dernier bénéfice net remonte à 2008.
“Nous sommes confiants dans notre capacité à nous appuyer sur les succès récents” pour faire croître les activités et “atteindre une rentabilité durable dans les années à venir”, a assuré M. Gas.
“On est en train de faire des choses fondamentales en terme d’investissements pour la société”, et les effets du 20e anniversaire vont se prolonger en 2013, a-t-il déclaré à l’AFP. “Sur l’exercice entamé, les premiers signes concernant les réservations sont positifs, nous sommes plutôt en avance”.
Selon M. Gas, les économies réalisées grâce à la baisse des charges d’intérêts sur la dette donneront “de la flexibilité” au groupe, “ce qui, “combiné avec l’effet 20e anniversaire, fournit une excellente plateforme pour 2013”.