Dette : le taux d’emprunt de l’Espagne bondit et subit un regain de tensions

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èce de un euro présentée sur fond du drapeau espagnol (Photo : Philippe Huguen)

[08/11/2012 11:11:22] PARIS (AFP) Les taux d’emprunt de l’Espagne et de l’Italie se tendaient très nettement jeudi matin sur le marché obligataire, signe du retour des incertitudes sur une demande d’aide de Madrid, après une émission espagnole qui s’est déroulée sans problème.

Vers 11h50 (10h50 GMT), le taux à 10 ans de l’Espagne bondissait à 5,829% (contre 5,693% mercredi à la clôture) sur le marché secondaire où s’échange la dette déjà émise.

Dans la foulée, le taux de l’Italie, autre pays considéré comme fragile par les marchés, grimpait à 4,992% (contre 4,908%), après être passé brièvement au-dessus de 5%.

“Il y a toujours des incertitudes sur la demande d’aide, notamment par rapport à la situation de l’Espagne pour le début de 2013, où les besoins de financement seront importants”, souligne Frédérik Ducrozet, économiste chez Crédit Agricole CIB.

Selon lui, les marchés, agités par quelques rumeurs, craignent que l’Espagne tarde trop à demander une aide à la zone euro, qui permettrait à la Banque centrale européenne (BCE) de racheter de manière illimitée de la dette publique et au fonds de secours européen d’entrer en action.

Mercredi, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a affirmé ne pas renoncer à demander un sauvetage mais a laissé entendre qu’il ne s’y résoudrait pas cette année.

Il a conditionné cette demande à une augmentation des taux d’emprunt, alors que Madrid a bouclé son programme d’émissions de moyen et long terme pour 2012.

L’Espagne a par ailleurs emprunté dans la matinée 4,763 milliards d’euros, avec des taux en baisse à 3 et 5 ans, mais en hausse à 20 ans (mais avec une comparaison plus lointaine dans le temps).

“Cette émission s’est plutôt bien passée, mais elle a eu du mal à être absorbée sur le marché secondaire”, explique M. Ducrozet. Les investisseurs qui ont participé à l’opération ont eu des difficultés à revendre leurs titres sur le marché secondaire, ce qui peut expliquer également les tensions sur la dette espagnole jeudi.

Le marché se préparait désormais à la réunion de la BCE en début d’après-midi, même si les attentes sont relativement faibles. Les investisseurs misent notamment sur un statu quo sur le taux directeur.

“Le discours de Mario Draghi (président de la BCE, ndlr) sera surveillé. Le marché guettera en particulier des commentaires laissant présager une possible baisse des taux d’ici la fin de l’année”, compte tenu des sombres prévisions économiques dans la zone euro, selon M. Ducrozet.

Dans le même temps, l’écart se creusait entre les pays fragiles et les plus solides sur le marché de la dette. Le taux de l’Allemagne baissait à 1,372% (contre 1,380%), tout comme celui de la France à 2,161% (contre 2,180%).