une manifestation le 8 novembre 2012 (Photo : Eric Piermont) |
[08/11/2012 14:43:29] BOBIGNY (AFP) La tripartite consacrée à l’usine PSA d’Aulnay jeudi à la préfecture de Bobigny a permis aux syndicats et pouvoirs publics de poser leurs exigences, dont des garanties sur l’emploi, la direction du groupe confirmant de son côté qu’un millier de créations d’emplois était assuré.
“On n’a eu que des effets d’annonce”, a réagi Jean-Pierre Mercier (CGT). “Nous ne voulons pas de reclassement bidon où au bout de deux ans les salariés se retrouvent le bec dans l’eau, comme les Moulinex ou Conti. Nous voulons que l’usine d’Aulnay continue à produire la C3 au moins jusqu’en 2016, le temps qu’une solution ait été trouvée pour chacun” des quelque 3.000 CDI du site, a-t-il dit.
Pour Larbi Erraai (CFDT), la réunion menée sous la houlette du préfet de région Daniel Canepa, n’a permis d'”avancer sur rien”.
“Nous avons présenté nos revendications (formation, garanties des emplois proposés par les entreprises qui s’implanteront à Aulnay, garantie d’une clause de retour et de reprise par PSA), mais la direction ne voulait parler que de la revitalisation”, a-t-il expliqué à l’AFP.
Des tractations sont en cours pour réindustrialiser le site, l’un des plus gros employeurs de la Seine-Saint-Denis.
La direction a confirmé jeudi qu’un millier de créations d’emplois était assuré. “On est aujourd’hui à 1.250 emplois au total, dont 1.000 en création nette”, a déclaré à l’AFP Denis Martin, directeur industriel de PSA.
Outre ID Logistics et les 600 emplois qu’elle génèrerait, Galloo, entreprise de recyclage, est intéressée et créerait “quelques dizaines d’emploi”.
“Fin 2013, on devrait avoir 400 emplois et mi-2014 on devrait être à 800. A l’horizon de 2015 on doit avoir le reste des emplois”, a-t-il ajouté, assurant que les entreprises “sont là pour durer” et “veulent plutôt acheter” les terrains.
La direction prévoit de fermer Aulnay en 2014, mais n’a pas donné jeudi de date exacte comme le réclamaient les syndicats.
Selon Gérard Ségura, maire PS d’Aulnay-sous-Bois dépositaire du droit du sol, PSA a indiqué son intention de “déposer rapidement des demandes de permis”. Mais “nous n’accepterons pas d’y aller dans la précipitation”, a-t-il insisté, soulignant qu’il fallait “veiller au caractère industriel et pérenne” des emplois.
Pour les salariés seniors (environ 600 de plus de 55 ans à Aulnay selon SIA et CGT), des syndicats demandent un dispositif spécifique, dont des départs anticipés. Sur ce point, “la direction et l’Etat se sont renvoyé la balle jeudi”, selon Tanja Sussest, déléguée SIA (majoritaire à Aulnay).
Pendant la réunion, plusieurs centaines de manifestants, 350 selon la préfecture, s’étaient rassemblés devant la préfecture derrière une banderole disant “non à la fermeture d’Aulnay”.
Une autre tripartite décentralisée est prévue vendredi à Rennes, second site le plus touché par la restructuration qui prévoit 8.000 postes au niveau du groupe. Une réunion au niveau national, sous la houlette du ministre du Redressement productif Arnaud Monteboug, doit ensuite se tenir début décembre alors que direction et organisations syndicales ont entamé des négociations sur le plan social.