Le directeur général des forêts, Slaheddine Touati, a livré des chiffres qui font mal dans le dos voire alarmants sur la richesse forestière du pays, exposée après la révolution à une exploitation anarchique qui l’a mise en péril.
Selon lui, 104 mille arbres de pin d’Alep ont été abattus et 550 ha des forêts côtières ont été détruites alors que 3.200 ha ont été défrichés dans les zones forestières et labourées illégalement.
Les journées d’information sont organisées, sur le thème de la promotion des pâturage et la lutte contre la désertification, les 9 et 10 novembre 2012, par le ministère de l’Agriculture.
Il en ressort que que le secteur forestier souffre de certains problèmes structurels pour des raisons écologiques, climatiques et socio-économiques. Source vitale pour les citoyens et les industriels, la couverture forestière est estimée à 5,6 millions d’hectares, dont un million de forêts et 4,5 millions d’hectares de pâturage, soit au total 7% de la superficie du pays. 80% des forêts situées aux frontières algériennes relèvent de la propriété de l’Etat.
Ce secteur répond à 14% des besoins nationaux en énergie et fournit en moyenne 30% des revenus annuels de certaines familles. Les recettes du secteurs sont estimées à 223 MDT.
Pour le DG des forêts, les difficultés auxquelles est confronté le secteur forestier ne datent pas d’aujourd’hui d’autant plus qu’il s’agit des problèmes structurels dus à la fragilité de l’environnement méditerranéen qui rend le rythme de la croissance et du renouvellement de la nature, lent. D’autant plus que la superficie consacrée aux pâturage a été exposée à la désertification suite à la destruction de la couverture végétale par son exploitation anarchique.
En plus des impacts négatifs des changements climatiques qui ont accentué la fragilité des zones, le secteur souffre de la complexité de la situation foncière qui demeure jusqu’aujourd’hui un casse-tête pour les autorités de tutelle.
De son côté, le directeur de développement sylvo-pastoral au ministère de l’Agriculture, Rafik Aïni, considère qu’«il est urgent d’examiner les problèmes structurels pour promouvoir le secteur», ce qui exige la mise en place d’une stratégie participative, impliquant toutes les parties concernées, pour que le citoyen puisse évaluer ses besoins en forêts et espaces verts.
Pour favoriser le boisement, les pépinières du ministère de l’agriculture comptent 32 millions plants forestiers, réservés à la plantation et mis à la disposition des habitants des forêts.
A l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’Arbre, «nous avons fourni cette année près de 4 millions d’arbres répartis entre les habitants, les petites municipalités (350 mille arbres d’embellissement), les établissements scolaires et les hôpitaux (500 mille arbres) pour assurer le bon déroulement de la saison de boisement en Tunisie durant six mois», a indiqué M. Aïni.
WMC/TAP