[09/11/2012 14:39:50] LONDRES (AFP) L’administration fiscale britannique a confirmé vendredi qu’elle se penchait sur des comptes de HSBC à Jersey, après des informations de presse indiquant que des malfaiteurs se servaient de ces comptes offshore auprès de la banque pour blanchir de l’argent ou frauder le fisc.
“Nous pouvons confirmer que nous avons reçu les données et que nous les étudions. Nous recevons des informations provenant de nombreuses sources dont nous nous servons pour nous assurer que les règles fiscales sont respectées”, a indiqué l’administration fiscale (HMRC).
La lutte contre l’évasion fiscale est “une priorité pour nous”, a-t-elle ajouté.
Dans son édition de vendredi, le Daily Telegraph indiquait que le fisc britannique enquêtait sur les comptes offshore ouverts par de gros trafiquants vivant au Royaume-Uni chez HSBC à Jersey, après une dénonciation qui donnait des détails sur chaque client britannique détenant un compte dans cette île anglo-normande célèbre pour son faible taux d’imposition.
D’après le quotidien, la liste comprend un client condamné pour trafic de drogue qui se trouve actuellement au Venezuela, un homme condamné pour possession de centaines d’armes et trois banquiers poursuivis pour des fraudes de grande ampleur.
La banque a l’obligation légale de dénoncer tous ses doutes à propos de l’origine des fonds déposés sur comptes.
HSBC a indiqué dans un communiqué “enquêter de façon urgente sur les informations faisant état de la perte présumée de certaines données de clients à Jersey”.
“Nous n’avons pas été avertis d’une enquête de la part du HMRC ou de tout autre autorité à ce propos mais si nous sommes avertis, nous coopérerons pleinement avec les autorités”, a ajouté la banque.
Jersey, la plus grande des îles anglo-normandes, est une démocratie parlementaire autonome et possède ses propres systèmes financiers, juridiques et judiciaires.
HSBC, première banque britannique, est déjà au centre d’une enquête des autorités américaines concernant du blanchiment d’argent sale. Elle a augmenté lundi à 1,5 milliard de dollars ses provisions pour couvrir les pénalités financières qu’elle risque de devoir payer aux Etats-Unis dans cette affaire et a prévenu que la facture pourrait être encore plus élevée.
En juillet, HSBC avait reconnu ses “défaillances” et présenté publiquement ses excuses devant une commission d’enquête du Sénat américain pour avoir manqué de vigilance face à de possibles opérations de blanchiment d’argent.
Le rapport du Sénat américain avait souligné de “graves carences” dans le système anti-blanchiment de la banque qui a fait prendre des risques au système financier du pays en l’exposant à de possibles activités de blanchiment d’argent lié au trafic de drogue ou au financement du terrorisme dans les années 2000.
Sous l’effet de ces provisions, son bénéfice net a été divisé par plus de deux au troisième trimestre à 2,498 milliards de dollars.