UE : les Etats veulent tailler dans les dépenses du budget européen 2013

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éennes Andreas Mavroyanis, le 9 novembre 2012 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[09/11/2012 12:02:55] BRUXELLES (AFP) Les ministres européens des Finances étaient réunis vendredi à Bruxelles avec l’intention affichée de tailler dans les dépenses du budget commun pour 2013 afin de réduire leurs contributions nationales, au moment où eux-mêmes doivent faire des économies.

La présidence chypriote de l’UE a prédit une “longue nuit”. “Nous devons impérativement trouver un accord sur le budget 2013 avant mardi”, a expliqué à son arrivée le secrétaire d’Etat chypriote aux Affaires européennes, Andreas Mavroyanis, qui préside la réunion.

“Un échec risque d’empoisonner les négociations sur le budget pluriannuel (2014-2020)” lors du sommet européen des 22 et 23 novembre, a-t-il averti.

Sa médiation ne sera pas facile. “Il ne faut pas s’attendre à une quelconque flexibilité de ma part”, a affirmé le nouveau ministre néerlandais des Finances Jeroen Dijsselbloem.

“Nous avons pris des mesures drastiques aux Pays-Bas, nous ne pouvons pas accepter que le budget européen augmente. La Commission doit décider de ses priorités et couper là où c’est nécessaire”, a-t-il dit.

Les Pays-Bas sont un des pays les plus intransigeants avec la Grande-Bretagne. “La Commission demande une augmentation de 6,8% des dépenses. Le Royaume-Uni et d’autres refusent cela”, a rappelé la représentation britannique dans un message posté vendredi matin sur son compte twitter.

La réunion a commencé par l’examen d’une demande de contributions afin de combler un trou de 8,9 milliards d’euros manquants dans le budget 2012, qui a mis à sec les caisses de plusieurs programmes, dont les bourses étudiantes Erasmus.

Les Etats estiment possible de réaffecter des crédits non utilisés pour éviter de remettre de l’argent frais.

Les discussions doivent se poursuivre sur le projet de budget 2013 proposé par la Commission, qui prévoit 138 milliards d’euros de dépenses, soit une hausse de 9 milliards (+6,8%) par rapport à 2012.

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éerlandais Jeroen Dijsselbloem (g) et danois Bjarne Fog Corydon, le 9 novembre 2012 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

Sept des 12 contributeurs nets –Royaume-Uni, France, Allemagne, Finlande, Suède, Pays-Bas et Autriche– refusent toute augmentation de leur quote-part et veulent réduire ce projet de 5 milliards. La France a calculé qu’elle devrait augmenter sa contribution de 1,6 milliard d’euros.

Le négociateur du Parlement européen, l’eurodéputé conservateur français Alain Lamassoure, a dénoncé une “obsession” des ministres pour les coupes et a rappelé que cet argent devait servir à “rembourser des dépenses engagées par les Etats”.

Le budget 2013 est le dernier de la période 2007-2013, et l’exercice de coupes est en droite ligne avec les positions affichés par les sept gouvernements pour le sommet européen sur le budget 2014-2020.

Une des conséquence pourrait être la réduction des fonds alloués à certains programmes européens comme les bourses Erasmus, la recherche, les aides du Fonds social européen pour la formation.

Une centaine de personnalités européennes sont montées au créneau jeudi, dont le philosophe français Michel Serres et le cinéaste espagnol Pedro Almodovar, en adressant une lettre ouverte aux dirigeants européens pour défendre Erasmus.

Les fonctionnaires européens se mobilisent également contre les tentatives de tailler dans les dépenses administratives des institutions. Ils se sont mis en grève jeudi. Un nouveau mouvement est prévu le 16 novembre et une action est envisagée lors du sommet européen, selon les syndicats.