La Bourse de Paris préoccupée par la Grèce et le débat budgétaire aux Etats-Unis

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ébergeait la Bourse de Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[10/11/2012 10:06:25] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a vécu une semaine agitée avec les élections américaines et de nouvelles tensions dans la zone euro, va se focaliser sur la Grèce et les premiers débats sur le budget aux Etats-Unis pour tenter de retrouver un nouveau souffle.

Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 1,97% et terminé vendredi à 3.423,57 points. Il a gagné 8,35% depuis le 1er janvier.

“Le marché a (finalement) assez mal réagi aux élections aux Etats-Unis qui ont débouché sur un statu quo politique”, relève Olivier Raingeard, chef économiste pour la banque Neuflize OBC.

Le président Barack Obama va devoir gouverner avec un Congrès toujours divisé où la Chambre des représentants est restée acquise aux républicains, et le Sénat aux démocrates.

“Le risque du +mur budgétaire+ est déjà dans tous les esprits”, relève M. Raingeard. Faute d’accord entre les deux grands partis avant la fin de l’année, d’importantes hausses d’impôts et coupes dans les dépenses publiques doivent s’appliquer automatiquement dès le 1er janvier.

Pour Isabelle Enos, gérante d’actions chez B* Capital, “on devrait pouvoir trouver un accord. Personne n’a intérêt à revivre le mois d’août 2011 où le débat interminable sur la dette américaine avait participé à la chute des places boursières”.

“Mais les investisseurs craignent qu’on attende jusqu’au dernier moment, ce qui continuerait à paralyser les investissements des entreprises aux Etats-Unis et en Europe”, ajoute-t-elle.

Dans son premier discours après l’annonce de sa victoire, le président Obama s’est engagé à coopérer avec l’opposition républicaine pour réduire le déficit.

“Mais les débats qui débutent la semaine prochaine au Congrès vont être particulièrement suivis par les investisseurs car sénateurs et députés pourraient mettre beaucoup plus de mauvaise volonté”, relève Alexandre Hezez, responsable de la gestion chez Convictions Asset Management.

La Chine, où Xi Jinping — un homme d’appareil largement inconnu du grand public– doit succéder au président actuel Hu Jintao, est surveillée de près par les investisseurs. “Va-t-il y avoir un virage important alors que l’économie semble se stabiliser ? Va-t-on continuer à privilégier les exportations ou se concentrer davantage sur la consommation intérieure ?”, s’interroge Mme Enos.

La situation en Grèce inquiète toujours

Mais c’est la dégradation de la conjoncture en Europe qui reste le grand sujet de préoccupation. La Commission européenne a dévoilé cette semaine des prévisions très inquiétantes pour la zone euro dont la croissance devrait rester au point mort en 2013.

Les investisseurs s’inquiètent aussi de la situation en Grèce malgré l’adoption de justesse d’un nouveau plan d’économies de 18 milliards d’euros.

Le Parlement hellène doit se prononcer dimanche sur le budget 2013. “Il y a encore des incertitudes et de toute manière, même en cas de vote favorable, on sait que les créanciers du pays (FMI/UE/BCE) rechignent pour l’instant à débloquer une prochaine tranche d’aide”, note M. Raingeard qui n'”attend pas grand chose de la réunion, lundi, des ministres des Finances de la zone euro”.

Sur le front des entreprises, la saison des résultats trimestriels se poursuit à Paris avec notamment les publications d’EDF, Bouygues et Vivendi.

“Pour l’instant, le bilan est très mitigé. On voit bien que beaucoup de sociétés voient leurs ventes s’effriter et que le discours des dirigeants restent très prudents sur la fin 2012 et le début de l’année prochaine. On manque clairement de visibilité” , relève M. Hezez.

Plusieurs statistiques macroéconomiques importantes seront publiées avec les chiffres de la croissance dans la zone euro et une série d’indices sur l’activité industrielle outre-Atlantique.

Euronext (CAC 40)