énéral de la Caisse des Dépôts, le 30 octobre 2012 à Paris (Photo : Bertrand Guay) |
[12/11/2012 13:56:04] PARIS (AFP) Augustin de Romanet, ancien directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC), devrait prendre la succession de Pierre Graff à la tête d’Aéroports de Paris (ADP), qui a hissé la société aéroportuaire dans le trio international de tête du secteur.
“Le conseil d’administration d’Aéroports de Paris du 12 novembre 2012 a coopté M. Augustin de Romanet en qualité d’administrateur et décidé, conformément à l’article 14 des statuts de la société, de proposer au président de la République, sa nomination au poste de PDG”, a annoncé ADP dans un bref communiqué publié lundi.
Sa désignation comme remplaçant de M. Graff, qui a remis sa démission, devrait intervenir d’ici trois semaines. Elle doit en effet être entérinée par décret en Conseil des ministres, après son audition en commission devant chacune des chambres du Parlement (Assemblée nationale et Sénat).
L’Etat détient quelque 52% du capital d’Aéroports de Paris.
M. de Romanet faisait figure de favori depuis plusieurs semaines pour succéder à M. Graff, qui est atteint par la limite d’âge du code du commerce en vigueur pour le gestionnaire des aéroports parisiens. Pierre Graff a eu soixante-cinq ans dimanche.
Fin connaisseur des sujets économiques et financiers, M. de Romanet a su au cours des cinq années passées à la tête de la CDC préserver les marges de manoeuvre de l’établissement public malgré les sollicitations du gouvernement empêtré dans la crise.
Sa cooptation n’en a pas moins provoqué des vagues lundi lors du conseil d’administration: les élus salariés ont quitté la salle après avoir essuyé un refus d’un vote à bulletin secret en dénonçant une “mascarade” de procédure.
Convaincre en interne
Comme son prédécesseur en son temps, Augustin de Romanet devra donc s’attacher à convaincre en interne alors que son profil de financier laisse certains sceptiques et que Pierre Graff s’en va sur un bilan plutôt flatteur.
éroports de Paris, le 17 octobre 2012 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
Depuis son arrivée à la tête d’ADP en 2003, Pierre Graff peut en effet se targuer d’avoir hissé la société opératrice des aéroports Charles-de-Gaulle et Orly dans le trio international de tête en dépit du climat morose dans le secteur aérien ces dernières années.
“Je pars l’esprit assez tranquille”, avait-il déclaré en annonçant son départ. “Notre société possède de bons fondamentaux (…). Un modèle économique qui est stable qui a montré sa stabilité”, avait-il ajouté soulignant alors qu’ADP avait traversé la crise “sans renoncer à (ses) objectifs économiques”.
Pour répondre aux passagers nombreux à déplorer des aérogares vieillissantes et une qualité de service médiocre, il a ainsi lancé de vastes chantiers de rénovation de Roissy Charles-de-Gaulle. Il a également engagé la modernisation d’Orly, le deuxième aéroport parisien, dont les travaux doivent débuter l’an prochain et s’achever en 2018.
Il s’est en outre attaché à développer les boutiques sur les aéroports, qui leur assurent aujourd’hui des revenus substantiels, tout en se lançant à l’international dans une stratégie d’investissements visant les pays de l’OCDE et les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), relais de croissance de demain.
C’est notamment sous sa houlette qu’ADP a pris 38% du premier opérateur turc d’aéroports TAV, qui gère notamment le grand aéroport Atatürk d’Istanbul.
L’opération, pour un montant de 874 millions de dollars (667 millions d’euros), a permis à ADP de mettre un pied dans l’est de l’Europe et l’ouest du Moyen-Orient, où TAV gère un total de 12 aéroports.
Toutefois, le parcours de Pierre Graff, dont le mandat courait jusqu’en 2014, n’a pas été sans heurts, notamment lors de l’hiver 2010 au cours duquel il avait été violemment critiqué pour sa gestion de l’épisode neigeux qui avait paralysé les aéroports parisiens. Son départ avait même un temps été évoqué.
Les marchés semblent de leur côté apprécier la nouvelle: le titre ADP gagnait 1,91% à 60,80 euros à 13H35 à la Bourse de Paris dans un marché stable.