à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[12/11/2012 14:50:13] PARIS (AFP) L’équipementier automobile français Faurecia a annoncé lundi qu’il aura supprimé au total 1.500 emplois en Europe de l’ouest cette année, lors d’une présentation faite devant des investisseurs à Londres.
“Les charges de restructuration pour le groupe atteignent 100 millions d’euros en 2012”, et 90 millions en 2013, précise la présentation.
Faurecia, qui compte plus de 80.000 employés dans le monde, n’a pas détaillé quels pays européens sont concernés par ce plan social. Il n’a pas détaillé non plus quelle proportion de postes a déjà été supprimée jusqu’ici, ni s’il s’agit de départs à la retraite non remplacés.
L’équipementier, filiale de PSA Peugeot Citroën lui-même en difficulté, avait averti en juillet que la dégradation de la situation, avec un fort recul de ses ventes en Europe attendu au dernier trimestre, l’amenerait à ajuster ses effectifs.
Faurecia a par ailleurs annoncé que son objectif de marge opérationnelle de 5% du chiffre d’affaires serait réalisé en 2016, alors qu’il était initialement prévu en 2014.
Fin octobre, l’équipementier avait publié un chiffre d’affaires en hausse de 7,9% pour le troisième trimestre, mais il avait révisé à la baisse sa prévision de résultat opérationnel annuel en raison de la mauvaise situation des marchés en Europe.
Le groupe précisait alors avoir connu “un repli significatif de 4% des ventes en Europe”.
Même si Faurecia a réduit sa dépendance à l’Europe, avec 48% de ses ventes réalisées hors de ses frontières, contre 37% en 2011, il reste très sensible à l’évolution de la production automobile européenne. Entre octobre 2011 et octobre 2021, la production de véhicules légers a ainsi baissé de 12% en Europe, hors Russie.
Pour diminuer ses coûts opérationnels, Faurecia a également expliqué renforcer sa présence en Europe de l’est avec l’implantation de 7 nouvelles usines entre 2012 et 2014, en Roumanie, Pologne et en République tchèque.
Croissance sur les marchés non européens
“Ce nombre de suppressions d’emplois est moins important que ce à quoi l’on pourrait s’attendre avec la crise en Europe. C’est donc une annonce qui peut rassurer le marché financier”, commente Bertrand Rakoto, analyste automobile pour RL Polk.
Néanmoins, en dépit du ralentissement européen, pour la période 2012-2016, “Faurecia vise une croissance de 6 à 7% par an pour atteindre un chiffre d’affaires de 22 milliards d’euros en 2016”, avec une majorité des ventes réalisées hors d’Europe, a précisé la société. L’année dernière, le groupe prévoyait un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros en 2015.
En 2016, les ventes réalisées en dehors de l’Europe représenteront presque les deux tiers de ses ventes, l’Asie et l’Amérique du nord représentant les principaux moteurs de croissance.
Faurecia explique ainsi viser un développement soutenu en Chine et en Corée du sud. Les ventes en Asie devraient représenter 20% du chiffre d’affaires en 2016, tandis que la profitabilité restera nettement supérieure à la moyenne du groupe, indique le communiqué.
Par ailleurs, Faurecia indique avoir quadruplé son chiffre d’affaires en Amérique du nord depuis 2009, où il est le 6e plus grand équipementier automobile. La région représente maintenant plus de 25% de ses ventes totales.
L’équipementier s’efforce de limiter sa dépendance à un marché automobile européen en berne. Selon la présentation aux investisseurs, les ventes de Faurecia en Europe ne devraient en effet pas rebondir avant 2014.
“S’il n’avait pas une stature mondiale, Faurecia aurait beaucoup plus de mal à supporter la chute du marché européen”, précise M. Rakoto.