à Paris (Photo : Stephane de Sakutin) |
[13/11/2012 19:38:46] PARIS (AFP) EDF a confirmé mardi ses objectifs financiers 2012, après une activité en forte hausse depuis le début de l’année et malgré un recul de sa production nucléaire française, mais a prévenu qu’il risquait d’abaisser ses perspectives à moyen terme en raison d’une conjoncture morose.
Sur les neufs premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires du géant français de l’électricité a augmenté de 10,2% à 51,97 milliards d’euros, et de 6,6% en croissance organique, a-t-il détaillé dans un communiqué.
C’est plus que prévu par les analystes, qui tablaient sur 51,34 milliards, selon un consensus fourni par le groupe.
Comme cela avait déjà été le cas au premier semestre, l’activité du groupe a bénéficié à fond de précipitations plus abondantes sur la France que l’an dernier, ce qui a dopé la production d’électricité à partir des barrages hydrauliques, en hausse de 32%. De plus le climat plus froid a soutenu ses ventes d’électricité et de gaz, et EDF a bénéficié de hausses de tarifs.
Ces facteurs favorables ont aidé à compenser une production d’électricité nucléaire française en recul de 6,2% sur la période. Les performances du parc hexagonal ont été plombées par divers incidents, et des travaux de maintenance plus longs que prévu, qui ont entraîné des arrêts de réacteurs supérieurs à l’an dernier.
Le groupe a du coup revu en baisse la prévision de production d’électricité de son parc nucléaire, même s’il anticipe de meilleures performances au quatrième trimestre. Il table désormais sur une production électro-nucléaire de 410 térawattheures en 2012, contre 415 TWh cet été et 420 à 425 TWh initialement.
En revanche, le groupe a revu à la hausse sa prévision de production nucléaire au Royaume-Uni en 2012, désormais fixée entre 57 et 60 TWh, contre “plus de 55 TWh” auparavant.
Dans la foulée, EDF a confirmé ses objectifs 2012, dont un dividende “au moins stable” cette année et un bénéfice net en hausse de 5 à 10% hors exceptionnels.
Mais il a prévenu qu’il pourrait revoir ses prévisions à moyen terme, jusqu’en 2015, “compte tenu d’une dégradation de la conjoncture”.
Il dit travailler désormais “sur une hypothèse de stabilité” de son Ebitda (excédent brut d’exploitation) en 2013, “suivie d’un retour à la croissance à partir de 2014”, alors qu’il prévoyait jusqu’ici une hausse de 4 à 6% par an en moyenne de son Ebitda entre 2011 et 2015.
Dans tous les cas, le groupe public entend continuer à distribuer à ses actionnaires un dividende “au moins stable” sur la période.
Par ailleurs, EDF a dit poursuivre ses efforts “afin de trouver une solution d’ici la fin de l’année” avec les pouvoirs publics au problème du déficit de la CSPE, a expliqué le directeur financier Thomas Piquemal, lors d’une conférence téléphonique.
La CSPE (contribution au service public de l’électricité) est une taxe sur les factures de courant censée couvrir les dépenses du groupe liées à ses obligations de service public, mais qui est loin de compenser ces charges, faute de revalorisations suffisantes.
Ce déficit devrait atteindre un montant cumulé de 5 milliards d’euros à la fin de l’année (contre 4,5 milliards à fin juin), et risque d’augmenter encore légèrement l’an prochain, mais le groupe espère arriver à le combler d’ici 2017, a ajouté M. Piquemal, sans vouloir détailler l’état des discussions avec les pouvoirs publics.