Les Européens en panne pour régler le budget 2013 et les suivants

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à Bruxelles (Photo : John Thys)

[13/11/2012 21:06:56] BRUXELLES (AFP) Les difficiles négociations sur le budget de l’Union européenne pour l’année 2013 ont échoué mardi après le retrait du Parlement européen et une crise est désormais inévitable à une semaine du sommet des dirigeants européens sur le budget pluriannuel 2014-2020.

“Nous sommes déçus par cette occasion manquée”, a déploré Andréas Mavroyiannis, ministre chypriote chargé du Budget et président de la réunion.

“Cet échec met à mal les perspectives de négociations pour le sommet européen la semaine prochaine. Le climat ne sera pas aussi bon”, a-t-il reconnu.

Le président du Conseil européen Herman van Rompuy doit rendre publiques “dans les prochaines heures” ses propositions pour tenter de boucler un accord.

Selon des confidences obtenues par l’AFP, il devrait proposer de réduire de 75 milliards d’euros la proposition de 1.033 milliards d’euros en crédits d’engagements établie par la Commission européenne pour la période 2014-2020.

Un affrontement se dessine lors du sommet entre les Etats et le Parlement européen. Les premiers veulent réduire leurs contributions nationales, le second défend un budget européen ambitieux, à l’image de ce qui s’est passé mardi.

La présidence chypriote a en effet imputé l’échec au “manque de souplesse du Parlement européen” qui a pris en otage la négociation sur le budget 2013 en posant comme préalable un accord sur le budget rectificatif pour 2012.

La délégation du Parlement dirigée par l’eurodéputé conservateur français Alain Lamassoure a pour sa part expliqué son refus de négocier sur le budget 2013 par “l’impossibilité dans laquelle se trouve le Conseil (des ministres de l’UE) de régler le problème du reliquat de 2012”.

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ésident du Conseil européen Herman van Rompuy (g) et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, le 13 novembre 2012 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

Cette situation inquiète les “Amis de la cohésion” – Pologne, Portugal, Bulgarie, Estonie, Grèce, Hongrie, Lituanie, Lettonie, Malte, Chypre, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Espagne – tous bénéficiaires nets du budget européen.

L’échec des négociations va en effet retarder des remboursement de l’ordre de 1,47 milliards d’euros pour l’Espagne, de 1,58 milliard d’euros pour la Pologne, de 508 millions d’euros pour la Grèce.

Ils entendent défendre les enveloppes allouées à chaque pays pour cofinancer des projets d’infrastructures et de formation dans les régions de l’UE en retard de développement.

Les politiques pour la cohésion représentent la seconde enveloppe budgétaire de l’UE après la Politique agricole commune, avec 47,1 milliards d’euros en 2011.

Les “Amis de la cohésion” redoutent de servir de “variable d’ajustement” pour les Etats contributeurs nets menés par la Grande-Bretagne, qui veulent réduire leurs contributions nationales au budget de l’UE.

Les négociations sur le budget 2013 ont achoppé sur la façon de boucher un trou de près de neuf milliards d’euros pour financer plusieurs programmes, dont les bourses étudiantes Erasmus, à cours d’argent.

La France aurait été contrainte de débourser 1,48 milliard d’euros supplémentaires en cette période de contraintes budgétaires.

Le camps des durs était toutefois divisé, car la France et l’Allemagne se sont dites prêtes a assumer en partie la rallonge budgétaire réclamée pour 2012, ont indiqué leurs représentants.

Un accord a été trouvé avant le début de la réunion pour financer une aide du Fonds européen de solidarité de 670 millions d’euros à l’Italie pour le séisme survenu en mai en Emilie Romagne.

La Commission doit désormais présenter une nouvelle proposition de budget pour 2013 et de nouvelles négociations vont s’engager entre les gouvernements de l’UE et le Parlement européen pour trouver un accord d’ici à la fin de l’année.