Les chèques-vacances fêtent leurs 30 ans et un succès toujours croissant

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Le foule sur une plage du sud de la France (Photo : Gerard Julien)

[15/11/2012 09:25:09] PARIS (AFP) Les chèques-vacances, lancés sous François Mitterrand, fêtent jeudi leurs 30 ans sur un bilan record de 3,7 millions de bénéficiaires en 2011, à l’heure où la crise oblige nombre de Français à comprimer leurs dépenses de loisirs.

Lancé en 1982, le chèque-vacances, coupon d’achat subventionné, s’est mué en outil social d’une ampleur unique en Europe. Si l’on inclut les familles des bénéficiaires, 9,1 millions de personnes en ont profité l’an passé, selon l’Agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV).

Ses usages, auprès de 170.000 professionnels, vont de l’hébergement en gite au péage autoroutier, en passant par les parcs de loisirs ou les fast-food.

“C’est un coup de pouce d’autant plus apprécié en temps de crise”, a déclaré à l’AFP Philippe Laval, le directeur de l’ANCV.

Le volume d’émission des chèques-vacances a atteint 1,33 milliard d’euros en 2011, avec 23.000 entreprises et organismes clients, et devrait “frôler les 1,4 milliard” en 2012, selon M. Laval.

Aujourd’hui, des salariés d’entreprises de toutes tailles y compris les TPE (moins de 50 salariés et sans comité d’entrprise), privées comme publiques, y ont accès. Les fonctionnaires aussi, sous conditions de ressources.

Les comités d’entreprises et organismes assimilés commandent auprès de l’ANCV des carnets de coupons de 10 ou 20 euros, et en font ensuite profiter les employés selon des critères de participation financière qu’ils fixent eux-mêmes.

Pour Eric Pourquey, directeur général adjoint de Alapont France, spécialiste des ascenseurs employant 45 personnes, les 250 euros des chèques-vacances par personne proposés depuis juillet sont “une façon de récompenser le personnel avec un geste très concret”, et “une grande majorité des salariés en a demandés, surtout ceux qui ont des familles”.

Simplicité d’utilisation

Chez Gepac (groupe BNP Paribas), le comité d’entreprise a distribué 3.850 chéquiers-vacances, de 270 euros chacun, alors que 5.000 salariés pouvaient y prétendre, dit à l’AFP le secrétaire du CE, André Boursier. Le CE participe “en moyenne à hauteur de 60%”.

Pour le directeur de l’ANCV, “le chèque-vacances est un outil de mobilisation, de motivation et de fidélisation du personnel”.

Ses usages: 31% pour de l’hébergement, 28% restauration, 25% voyages et transports, 12% loisirs sportifs et 4% arts, culture et découverte.

“L’attractivité des chèques-vacances est liée à leur simplicité d’utilisation”, estime Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme. Certes, ils servent aussi “massivement pour aller chez McDonald’s”. Mais le système reste “très pertinent et doit être généralisé, surtout pour les bas revenus. Et parce qu’il stimule les acteurs du tourisme”, dit-il.

Au total, 87% des professionnels conventionnés y voient un atout pour développer la clientèle, selon une étude CSA.

Pour 2013-2016, l’ANCV sera soumise pour la première fois à un Contrat d’objectifs et de performance (COP), que la ministre du Tourisme Sylvia Pinel devait détailler jeudi, lors d’un colloque pour les 30 ans de l’organisme.

La Cour des Comptes a récemment critiqué “l’absence de stratégie” et “la gouvernance défaillante” de l’Agence de 2005 à 2010.

Mais “l’agence est à l’équilibre”, insiste aujourd’hui Philippe Laval.

Le COP prévoit notamment “une croissance du volume d’émission des chèques-vacances de 10% d’ici fin 2016, avec près de 500.000 bénéficiaires supplémentaires. Tout cela nous semble raisonnable”, a dit M. Laval à l’AFP.

L’ANCV est un organisme public, qui ne reçoit aucune dotation de l’Etat. Elle se finance via des commissions facturées aux clients et aux prestataires. Ses excédents de gestion servent à des actions sociales ciblant en priorité les familles monoparentales, les jeunes des quartiers, les handicapés et les personnes âgées.