élécom (Orange), Stéphane Richard, le 11 juillet 2012 à Paris (Photo : Martin Bureau) |
[15/11/2012 16:22:02] MONTPELLIER (AFP) Le PDG de France Télécom, Stéphane Richard, a prôné jeudi un “choc de compétitivité” dans le secteur des télécoms, estimant que les politiques publiques devaient “redonner des marges de manoeuvre” et que les opérateurs devaient “stopper la spirale de baisse des prix”.
“Il y a besoin d’un choc de compétitivité, dont l’effet doit être conjugué de deux choses”, a-t-il déclaré en conclusion du colloque annuel de l’Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate) de Montpellier qui s’est tenu les 14 et 15 novembre.
M. Richard a cité “l’ensemble des politiques publiques, qui doivent redonner des marges de manoeuvre pour pouvoir recruter et innover” ainsi que “la prise de conscience des opérateurs qui doivent stopper la spirale infernale de baisse des prix”.
“Le premier volet de ce choc concerne donc les politiques publiques: le rapport Gallois sur la compétitivité a permis de prendre conscience des freins sur les marges des entreprises”, selon lui.
Dans le secteur des télécoms, “cela doit passer par une remise en cause profonde” des principes qui ont “donné la priorité aux consommateurs, avec l’idée que le réseau cuivre (par lequel transite l’ADSL) constituait une rente et devait être taxé sans limite”.
“En annonçant le gel des prix du dégroupage jusqu’en 2020, l’Europe a commencé à prendre la mesure des choses. Il faut maintenant que les régulateurs modifient leurs pratiques, ce qui commence à être le cas en Espagne par exemple, mais pas encore en France”, a souligné M. Richard.
“Nous avons aussi besoin d’un cadre de régulation stable qui doit concerner équitablement tous les gens de la filière, et aussi les acteurs de l’internet qui ne paient quasiment pas d’impôt mais qui tirent une part importante de leurs revenus” en Europe. “Cette situation ne peut plus durer”, a-t-il martelé.
Le PDG d’Orange en a également appelé “au comportement et à la responsabilité des opérateurs”.
“Le prix d’un forfait mobile en France est quatre fois plus faible qu’aux USA, et deux fois moins cher qu’au Royaume-Uni. Pour nous, la perte de revenu moyen par utilisateur que nous allons subir est de 20% pour 2012 et 2013”, a-t-il affirmé.
“Nous devrons changer profondément notre structure de prix, enrichir notre accès, sauf à être dans l’incapacité de tenir nos investissements”, a-t-il ajouté.
“Cela ne veut pas dire augmenter les prix des services offerts aux clients, mais donner de la valeur aux services que nous leur proposerons demain. C’est en apportant de nouveaux services comme la 4G, le sans-contact, le cloud, que nous pourrons retrouver des relais de croissance”, a conclu Stéphane Richard.