Le FMI pas très optimiste sur les perspectives économiques de la Tunisie en 2013

fmi-151112-01.jpg«Parlons franc, nous n’avons pas de solutions toutes prêtes aux nombreux problèmes auxquels est confrontée la Tunisie en cette période de transition, mais nous devons en revanche travailler avec beaucoup d’autres partenaires pour y faire face», a déclaré David Lipton, premier directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), lors d’une conférence organisée mercredi 14 novembre 2012 à Tunis, sur les Perspectives économiques de la Tunisie, et placée sous les auspices conjoints de la Banque centrale de Tunisie (BCT) et du FMI.

Devant un parterre d’économistes et financiers et en présence de Chedly Ayari, gouverneur de la BCT, M. Lipton a annoncé que si le gouvernement en voit l’utilité, le FMI est prêt à apporter son concours financier pour répondre aux besoins immédiats et reconstituer les marges de manœuvre nécessaires afin de parer aux répercussions d’une dégradation de la conjoncture internationale. D’ailleurs, les services du FMI entretiennent actuellement des contacts suivis avec les autorités sous la forme de visites périodiques, de missions d’assistance technique sur les questions financières et budgétaires et de travaux d’actualisation de l’évaluation du secteur financier, et ce en collaboration notamment avec la Banque mondiale, a fait savoir le DGA du FMI.

Pour lui, le moment est venu d’engager les réformes propres à promouvoir une croissance plus forte et plus solidaire et à créer des emplois pour des milliers de personnes. Pour ce faire, dit-il, il faut que le secteur privé retrouve son dynamisme, investisse davantage et rehausse sa productivité. M. Lipton est notamment convaincu que pour qu’un secteur privé dynamique puisse alimenter une croissance énergique, durable et génératrice d’emplois, il faut renforcer l’intégration commerciale, améliorer le fonctionnement du marché du travail et surtout créer des conditions équitables pour tous les investisseurs et un climat propice aux investissements et faciliter l’accès à la finance.

Perspectives de la région …

S’agissant des perspectives de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, M. Lipton pense que la situation tourne au désavantage des pays arabes en transition, particulièrement l’Egypte et la Tunisie. Outre le ralentissement économique mondial et les incertitudes qui continuent de peser sur l’Europe, la hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques risquent de miner les fragiles avancées de stabilisation économique enregistrées par la Tunisie ces derniers mois, estime le responsable qui va plus loin en ajoutant que de graves incertitudes subsistent, ce qui empêche le retour de la confiance et freine par la suite le redressement économique.

Ainsi, le FMI s’attend pour 2013 à une reprise économique modérée de l’ensemble de la région, ce qui est, pour M. Lipton, encourageant mais cependant insuffisant pour faire baisser de manière décisive les taux de chômage élevés. «Même en supposant que la région réussisse jusqu’à un certain point à ajuster sa politique économique, ses besoins de financement extérieur devraient se chiffrer d’après nos projections à 33 milliards de dollars en 2013 et ne pourront en aucun cas être entièrement comblés par le secteur privé», précise-t-il.

Besoin de financement extérieur brut

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