La Bourse de Paris entre dans une phase d’instabilité dominée par la politique

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ébergeait la Bourse de Paris (Photo : Joel Saget)

[17/11/2012 07:51:05] PARIS (AFP) La Bourse de Paris s’oriente vers une période d’instabilité et la tendance risque d’être baissière au cours des prochaines semaines, dans un marché qui sera suspendu à de nombreuses décisions, notamment politiques, concernant la zone euro et la situation budgétaire américaine.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 2,40%, sa deuxième semaine de recul d’affilée, pour terminer vendredi à 3.341,52 points. Il a gagné 5,75% depuis le 1er janvier.

“Rien de bon n’est à attendre d’ici la fin de l’année”, prévoit Franklin Pichard, directeur chez Barclays Bourse.

“Le marché est à nouveau partagé entre la crainte et l’espoir”, explique le courtier KBL Richelieu Gestion.

Comme souvent dans ces périodes d’incertitudes, les investisseurs hésitent à prendre des positions et sont plutôt enclins à vendre. Cette prudence s’illustre d’ailleurs par une faible activité en terme de transactions (entre un et deux milliards d’euros échangés par séance, soit près de moitié moins que lors d’une séance “normale”).

“Nous évoluons dans un environnement sans direction. D’un côté, les opérateurs craignent d’investir dans les actions car les incertitudes s’accumulent, mais d’un autre côté, ils ont peu d’alternatives, les autres placements financiers, notamment obligataires offrant des rendements quasi nuls”, explique Dominique Dequidt, gérant de portefeuilles chez KBL Richelieu Gestion.

Concrètement, le marché entre dans une phase éminemment politique qui va donner lieu à de longues discussions entre responsables politiques, alimentant la nervosité des marchés.

Il s’agit en zone euro de résoudre à la fois le cas grec, en réduisant la dette de ce pays et en allongeant ses délais de paiement, et le dossier espagnol. L’objectif est que Madrid se résolve à demander une aide financière à l’Europe.

“Tant que ces deux sujets ne seront pas résolus, le marché actions va continuer à être pénalisé”, souligne M. Pichard.

A ces enjeux européens qui remettent en cause la solidité de la zone euro, s’ajoutent les inquiétudes concernant le +mur budgétaire+ américain. Là également il s’agit d’un défi politique.

Le risque est considérable car si aucun accord n’est trouvé entre Démocrates et Républicains au Congrès, les coupes budgétaires et les hausses d’impôts qui seront mises en place début 2013 vont faire tomber les Etats-Unis dans la récession.

Cet épée de Damoclès qui pèse sur l’économie américaine a d’ailleurs déjà fait fléchir les indices à Wall Street (entre -5% et -7%), depuis début octobre.

Le marché parisien a relativement bien résisté à ce risque, pour l’instant, mais plus l’échéance de la fin de l’année se rapproche, plus le sujet va devenir dominant, souligne-t-on dans les salles de marché.

Outre ces défis politiques s’ajoutent aussi les inquiétudes macroéconomiques et celles concernant la santé des entreprises.

La zone euro est entrée officiellement en récession au 3e trimestre. Cette nouvelle n’a pas fait fléchir les marchés car elle était largement anticipée mais la situation ne s’annonce guère prometteuse, souligne M. Dequindt.

A cet égard, le marché suivra avec attention une série d’indicateurs de confiance et précurseurs de l’activité en zone euro la semaine prochaine.

Aux Etats-Unis, ce sont des chiffres sur l’immobilier et la construction qui vont dominer l’actualité macroéconomique.

Enfin, reste le risque d’une révision à la baisse des résultats des entreprises. Après la saison de publications du 3e trimestre qui s’est révélée plutôt conforme aux prévisions, le marché pourrait être confronté à des révisions à la baisse des perspectives des sociétés d’ici la fin de l’année, car la conjoncture continue à se dégrader, prévoit M. Pichard.

Euronext (CAC 40)