ésidente du Brésil Dilma Rousseff et le président chilien Sebastian Pinera, le 17 novembre 2012 au Sommet ibéro-américain à Cadiz en Espagne (Photo : J.J. Guillen) |
[17/11/2012 23:05:15] CÃDIZ (Espagne) (AFP) Le sommet ibéro-américain s’est prononcé samedi pour des “politiques de croissance” économique, la présidente du Brésil Dilma Rousseff critiquant clairement l’austérité, et l’Espagne comme le Portugal lorgnant eux sur l’autre continent comme une bouée de sauvetage.
Le document final du 22e sommet ibéro-américain qui a réuni une vingtaine de pays jusqu’à samedi à Cadix, en Espagne, plaide en faveur de la “promotion de politiques de croissance, sur une base d’équité et d’un travail décent”.
Il vise aussi à donner une “impulsion” au commerce “par des accords ambitieux, intégraux et équilibrés” dans un “contexte de crise économique et financière mondiale dans laquelle les pays ibéro-américains sont parvenus à maintenir une croissance soutenue”.
Les participants soulignent aussi leur volonté de développer les investissements entre les deux continents alors que l’impact de la crise européenne qui affecte tout particulièrement l’Espagne et le Portugal, a été au coeur des débats du sommet.
Si de nombreux dirigeants ont plaidé pour une politique de relance économique, la présidente brésilienne Dilma Rousseff a, elle, clairement fustigé les politiques d’austérité.
Pour le Brésil, “la consolidation budgétaire simultanée n’est pas la meilleure réponse à la crise mondiale et peut même l’aggraver, menant à une récession majeure”, a déclaré Mme Rousseff, estimant que ce point de vue avait permis à son pays, la sixième économie mondiale, de surmonter les effets de la crise qui sévit depuis 2008.
“Nous savons que les effets de la crise sont différents selon les pays, et que les réponses ont elles aussi leurs différences et produisent des conséquences différentes. Penser que la consolidation budgétaire collective, simultanée et accélérée est bénéfique et apporte une réelle solution est une erreur”, a-t-elle insisté.
Elle a jugé que l’austérité avait, pour l’instant, imposé aux populations d'”énormes sacrifices”, dans un discours attentivement suivi par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Espagne et du Portugal, pays durement touchés par la crise.
Car les pays d’Amérique latine sont désormais perçus comme un nouvel eldorado pour ces pays dans la tourmente, dont les entreprises espèrent sortir de l’ornière en participant à la construction de grandes infrastructures, notamment au Brésil ou en Argentine.
ésidente brésilienne Dilma Rousseff, le 17 novembre 2012 à Cadiz (Photo : Julio Munoz) |
Le chef du gouvernement espagnol de droite Mariano Rajoy a d’ailleurs plaidé pour “une relation rénovée” entre les pays d’Europe et leurs anciennes colonies d’Amérique latine et plaidé pour “un nouveau scénario global dans lequel l’Amérique latine gagne un poids spécifique et central”.
“Ces dernières années, l’Amérique latine est devenue l’une des régions avec le meilleur potentiel de croissance”, a-t-il affirmé à la clôture du sommet.
“L’Europe, pour sa part, doit concentrer ses efforts pour relancer le moteur commun de la croissance”, au moment où les pays européens, et particulièrement l’Espagne, sont engagés dans des politiques d’austérité pour réduire leurs déficits.
Le sommet a aussi annoncé la création d’un centre d’arbitrage indépendant qui devrait permettre la résolution rapide des conflits entre entreprises, comme par exemple l’expropriation en Argentine de la filiale YPF de la compagnie pétrolière espagnole Repsol.
Les participants se sont par ailleurs prononcé pour une réflexion de la communauté internationale sur les conséquences de la légalisation de certaines drogues, décidée par plusieurs pays, et ont appelé à une meilleure coordination internationale.
Au total, 21 pays étaient présents au sommet. Toutefois, les chef d’Etat d’Argentine, de Cuba, du Venezuela, du Guatemala, d’Uruguay et du Nicargua étaient représentés par leur vice-président ou leurs ministres des Affaires étrangères.
Le Paraguay, en conflit avec ses partenaires depuis la destitution de son président de gauche, Fernando Lugo, était lui absent.