Tout porte à croire que le futur antre du gaz africain sera à l’Est du continent. C’est en tout cas ce souligne une récente étude du cabinet d’Ernst & Young, «Gaz naturel en Afrique : les frontières de l’âge d’or». Particulièrement deux pays attirent l’attention des experts d’Ernst & Young, à savoir la Tanzanie et le Mozambique qui détiendraient importants gisements off shore. La Tunisie, avec ses nombreuses compétences, y a sa place. A conditions…
Cependant, il n’en demeure pas moins que 4 pays (Nigeria, Algérie, Libye et Egypte) sont considérés par Ernst & Young comme la “Vieille garde“ du continent africain dans le secteur du gaz naturel, avec d’énormes gisements. Sauf que «la production de gaz est nettement plus faible dans ces pays».
Concernant l’Algérie, le rapport rappelle que ce pays “a longtemps été un acteur majeur sur les marchés mondiaux du gaz et a toujours été le deuxième plus grand fournisseur de gaz à l’Europe. Elle est considérée comme un marché raisonnablement ouvert et mature pour l’exploration et la production pétrolière et gazière“.
Pour leur part, “la Libye et l’Egypte auront du mal, du moins dans le court terme, à restaurer la stabilité politique et à parvenir à faire accepter le nouvel ordre politique“, souligne Ernst & Young qui précise que “l’Egypte en particulier est confrontée à une transition politique incertaine face à d’intenses pressions sociales… “, et que, “confronté à d’assez sombres perspectives économiques, le gouvernement pourrait être soumis à une pression importante pour modifier les régimes fiscaux du secteur pétrolier et gazier“.
Idem pour la Libye laquelle serait obligée d’offrir des incitations suffisantes pour attirer les investissements étrangers, estime le rapport qui ajoute du reste que “les pays d’Afrique du Nord auront du mal à démanteler les subventions actuelles des hydrocarbures“. D’ailleurs, “l’expansion de la capacité d’exportation du GNL et des exportations de gaz en général semble peu probable sans nouvelles découvertes importantes“.
Quid de l’Afrique de l’Est?
Les experts d’Ernst & Young rappellent l’évolution rapide du secteur africain du gaz naturel, avec notamment la croissance de ce secteur en l’Afrique de l’Ouest ces derniers temps, conséquent de “la découverte d’énormes ressources gazières suite au boom de l’exploration pétrolière en eaux profondes“, essentiellement au Nigeria et en Angola.
Toutefois, l’étude d’Ernst & Young estime que, “la croissance du secteur gazier se poursuivra en Afrique de l’Ouest…“, mais “l’Afrique de l’Est représente le grand avenir du gaz africain grâce aux gisements considérables découverts en mer, en particulier au large du Mozambique et de la Tanzanie“. Et ce même si “le potentiel de gaz pour l’Afrique est confronté à bien des risques“, car “les opportunités qu’il implique sont énormes et les enjeux et les risques peuvent être abordés et atténués“, explique Elias Punpong, responsable du secteur Pétrole & Gaz en Afrique d’Ernst & Young. Tout en admettant que “les classements des risques en Afrique sont assez élevés dans l’ensemble, mais la «tendance à risque» s’améliore pour de nombreux pays“.
En clair, ce rapport d’Ernst & Young prouve encore une fois tout ce que disent plusieurs analystes économiques, à savoir que l’Afrique fait désormais partie des grands ensembles où se jouera la croissance économique mondiale. Et pour nous Tunisiens donc, il serait maintenant temps d’y aller… sans trop de calculs… Avant qu’il ne soit trop tard.
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