Nous allons être réalistes et nous allons demander l’impossible comme il se doit! Oui! En fin de compte, nous avons fait une révolution pour ça non?!
Les choses étant ce qu’elles sont dans ce pays ravagé par un demi-siècle de pensée unique, il faut que notre classe politique et que notre élite en général s’attelle à la tâche et laisse de côté cette politique de réformette que nous apercevons dans les programmes et les discours des unes et des autres!
Il n’y a pas de secteur en Tunisie qui n’ait pas été gangrené, d’abord par le parti Destourien de Bourguiba, et ensuite par le régime corrompu de Ben Ali et Compagnies! Nous avons hérité de toutes les tares que la dictature nous a inculquées et nous en souffrons jusqu’aujourd’hui.
Notre système éducatif est à revoir complètement, de la maternelle au doctorat. Il est non seulement complètement inefficace et non adapté mais en plus il est indigne d’un pays qui s’affirme le fer de lance d’une nouvelle société libre et démocratique!
Notre système de sécurité est un héritage des deux régimes policiers de Bourguiba et de Ben Ali, il convient de s’atteler rapidement à défaire ses rouages qui sont très ténus, et il est urgent de définir les bases d’une doctrine sécuritaire démocratique qui nécessitera des années pour sa mise en place!
Notre système fiscal est à revoir de fond en comble afin de répondre aux impératifs de transparence et de justice entre tous les citoyens, qu’ils soient des fonctionnaires faciles à taxer ou des autres citoyens qui sont tous champions de l’évasion fiscale tous azimuts!
Notre agriculture est un chantier de reforme long, difficile et compliqué, avec des agriculteurs trop attachés à leurs particularismes, avec un système de distribution alourdi par des centaines d’intervenants, avec le manque de recherches scientifiques ciblées et le manque d’investissements lourds dans le secteur! Toute l’agriculture est à revoir!
Notre système de santé et accessoirement notre système de couverture sociale est à genou! Les hôpitaux manquent de tout et les caisses sociales sont au bord de la faillite totale à cause des ponctions de l’Etat et de la mauvaise gestion qui dure depuis 1956!
Notre système diplomatique est en panne. Nous avons tissé des liens étroits depuis l’indépendance avec l’Union Européenne mais ces liens ne sont pas exempts de tout ce que l’histoire nous a légué de négatif. Nous n’avons pas encore pu tracer une nouvelle voie qui pourra équilibrer un tant soit peu notre amarrage à l’Europe et nous n’avons pas encore intégré dans notre vision diplomatique ni notre dimension arabe et africaine ni la nécessité de nous ouvrir sur les nouvelles forces montantes du monde comme la Chine, le Brésil et l’Inde par exemple!
Notre système économique est encore l’otage des choix faits en 1972 et il n’arrive pas à s’en sortir par manque d’imagination d’un nouveau modèle de développement qui prenne en compte les changements dans le monde et chez nous!
Ainsi, et nous n’avons pas tout marqué, nous voyons l’étendue du chantier à ouvrir dans tous les domaines pour faire surgir une nouvelle flamme capable de nous propulser vers l’avenir! D’autres avant nous ont eu ce genre d’impasse et ils ont su inventer l’espoir de l’impossible avec seulement la volonté de réussir!
Yes, we can ! Comme avait dit l’Afro-américain!