ées sur des piles de pièces devant un drapeau européen (Photo : Philippe Huguen) |
[20/11/2012 12:26:19] BRUXELLES (AFP) La zone euro devait trouver mardi soir une solution permettant le déblocage d’une aide financière à la Grèce, gelée depuis des mois, quelques heures après la dégradation de la dette française qui rappelle aux Européens les efforts à consentir en terme de réformes.
Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent à partir de 16h00 GMT à Bruxelles pour une réunion cruciale, qui promet de durer une partie de la nuit.
Ils doivent se mettre d’accord sur le versement d’une aide pouvant aller jusqu’à 44 milliards d’euros, et permettant à Athènes d’éviter une cessation de paiement, mais aussi trouver un terrain d’entente avec les autres créanciers publics, en premier lieu le FMI, sur la façon de réduire la dette du pays.
“J’espère, je crois, je souhaite que nous ayions une solution ce soir”, a affirmé le ministre français Pierre Moscovici mardi matin.
Si l’heure est à l’optimisme, les difficultés sont nombreuses et les ministres pourraient encore avoir besoin d’une autre réunion très bientôt pour finaliser le dossier.
Pour obtenir le feu vert de ses créanciers, Athènes a mis en place une série de mesures d’austérité. Réunis au sein de la troïka, ses principaux bailleurs de fonds (UE, FMI et BCE) doivent faire un point mardi sur ces engagements.
Mais ils doivent également trouver comment réduire l’énorme dette grecque, qui menace d’atteindre 190% en 2014, et combler un trou de 32 milliards d’euros résultant des dérapages des deux premiers plans d’aide et du délai de deux ans accordé au pays pour mener à bien son ajustement budgétaire.
Sans accord sur ces deux points particulièrement complexes, l’aide à la Grèce risque de ne pas être versée.
Une divergence est apparue au grand jour lundi dernier entre le FMI et le chef de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, prêt à repousser l’échéance à laquelle la Grèce doit ramener sa dette à 120% du PIB. Mais le FMI refuse catégoriquement cet allongement de 2020 à 2022.
A cette question litigieuse, s’ajoute celle du trou de 32 milliards d’euros à combler. Les bailleurs de fonds publics se renvoient la balle et la zone euro, sous pression, exclut une nouvelle restructuration de la dette, synonyme d’un troisième plan d’aide à la Grèce difficile à faire accepter par les opinions publiques.
à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
“Il faut que chacun, FMI, BCE, Etats de la zone euro, fasse un effort pour boucler l’accord. Il faut que ce soit donnant-donnant”, a estimé mardi un haut responsable gouvernemental européen.
De nombreuses solutions sont à l’étude. Parmi elles, un abaissement des taux d’intérêt des prêts déjà consentis à la Grèce, un allongement des durées de remboursement, un rachat par le pays d’une partie de sa dette ou un geste de la BCE qui pourrait décider de reverser les profits sur les obligations grecques qu’elle a acquises.
“Il faut trouver un point d’équilibre entre toutes ces options, cela ne peut se cristalliser que ce soir”, a estimé ce haut responsable.
Reste également à déterminer si l’aide financière sera versée en une seule fois ou par paquet, et si elle sera de 31,2 milliards d’euros (correspondant à la somme bloquée depuis juin) ou de 44 milliards, soit la totalité des trois tranches que la Grèce doit en théorie recevoir d’ici la fin de l’année.
Le ministre allemand, Wolfgang Schäuble, a jugé “logique” de réfléchir à un versement simultané des tranches d’aide, à condition toutefois qu’un mécanisme de contrôle soit mis en place pour s’assurer que le programme d’ajustement grec reste dans les clous.
Les débats sur la Grèce auront lieu alors que la France, deuxième économie de la zone euro, a perdu lundi soir son triple A auprès de l’agence Moody’s. M. Moscovici a estimé que cela était une “sanction de la gestion du passé”, qui incite le gouvernement à “mettre en oeuvre rapidement” ses réformes.