èce, le 13 novembre 2012 à Bruxelles (Photo : John Thys) |
[20/11/2012 13:21:19] ATHENES (AFP) La Grèce a rejeté une exigence de dernière minute du Fonds monétaire international (FMI), lequel souhaite voir Athènes quasi doubler le nombre de suppressions de postes prévues d’ici 2014 dans le secteur public, a-t-on appris mardi auprès du ministère des Finances.
Selon cette source, le FMI a réclamé lundi soir, à la veille de la réunion cruciale des ministres des Finances à Bruxelles sur le dossier grec, “22.000” suppressions de postes supplémentaires d’ici 2014, qui se seraient ajoutées aux quelque 27.000 déjà prévues à cette échéance.
Le plan d’ajustement budgétaire sur quatre ans, dicté par les créanciers du pays, UE et FMI, et voté récemment par le Parlement grec, prévoit d’ici 2016 de réduire d’environ 125.000 au total le nombre de fonctionnaires.
Pour protester contre ces suppressions de postes, qui doivent débuter cette année dans les mairies, le syndicat des collectivités locales (Poe-Ota) a appelé à un arrêt de travail mardi tandis que de nombreuses mairies sont occupées par des syndicalistes depuis la semaine dernière.
Plus de deux milliers d’employés des collectivités locales ont manifesté à Athènes pour dénoncer des “licenciements”, a constaté un photographe de l’AFP.
La demande du FMI intervient quelques heures avant la réunion de l’Eurogroupe, qui doit tenter de décrocher un accord de principe pour le versement des prêts au pays, bloqués depuis des mois.
La Grèce, dont les caisses sont vides, attend impatiemment depuis juin la tranche de 31,2 milliards d’euros du prêt promis au pays lors du sommet européen en mars et correspondant au deuxième trimestre 2012.
Elle attend également de recevoir d’ici la fin de l’année la tranche du troisième trimestre, soit cinq milliards d’euros et celle du quatrième, soit 8,3 milliards.
Outre le ministre grec des Finances Yannis Stournaras, qui s’est prévalu lundi du fait que la Grèce avait rempli toutes ses obligations vis-à-vis ses créanciers, les deux dirigeants des partis de la coalition gouvernementale ont exprimé leur espoir d’un déblocage des prêts.
“La Grèce a totalement rempli ses obligations (…), c’est maintenant le moment des décisions pour nos partenaires”, a lancé lundi soir le chef des socialistes Evangélos Vénizélos, pilier du gouvernement de coalition.
Il a souligné que “ni la Grèce ni la zone euro ne pourraient subir des retards ou des incertitudes”.
“Le problème n’est pas grec mais européen”, a ajouté M. Vénizélos, ex-ministre des Finances, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre conservateur Antonis Samaras.
De son côté, Fotis Kouvelis, dirigeant de la Gauche démocratique Dimar, troisième partenaire de l’alliance gouvernementale, a estimé que la Grèce avait devant elle “une semaine de dures négociations”. L’effort doit porter “après le déblocage de la tranche sur l’application d’un plan en faveur de la croissance et l’emploi”, a-t-il relevé.