à Zug en Suisse (Photo : Fabrice Coffrini) |
[20/11/2012 17:20:01] ZOUG (Suisse) (AFP) La méga-fusion du géant du négoce des matières premières Glencore International et du groupe minier Xstrata a été avalisée par les actionnaires des deux groupes, donnant naissance à un mastodonte du secteur.
Sans surprise, le projet a été approuvé à la quasi unanimité par les actionnaires de Glencore, recueillant par 99,42% des voix lors de l’assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue en début de matinée au Théatre Casino de Zoug, en Suisse.
Le verdict des actionnaires d’Xstrata, réunis simultanément à Londres et à Zoug, n’a revanche été connu qu’après une cascade de votes.
Les actionnaires du groupe minier étaient en effet appelés à se prononcer par le biais d’un système complexe qui permettait de dissocier le vote sur la fusion de celui sur le plan de rémunération des dirigeants.
La fusion a finalement été approuvée avec 90,08% des suffrages, mais les actionnaires ont rejeté massivement le plan de rémunération des dirigeants.
Le projet de fusion semblait acquis depuis que le fonds souverain du Qatar, qui detient 12% des parts, s’était dit “satisfait des conditions offertes”.
A contrario, le volet de rémunération des dirigeants, qui prévoyaient des primes de 144 millions de livres (179 millions d’euros) destinées à retenir les meilleurs cadres du groupe Xstrata, avait cristallisé les critiques des actionnaires du groupe.
“Je ne vois pas pourquoi nous aurions dû payer autant pour les retenir”, a déclaré à l’AFP un petit porteur qui a requis l’anonymat après l’assemblée générale. Le fonds du Qatar s’est abstenu sur ce vote des bonus.
Après plus de neuf mois de rebondissements, l’union des deux groupes va donner naissance à un mastodonte générant un chiffre d’affaires combiné de 209,4 milliards de dollars (164 milliards d’euros) et un résultat brut d’exploitation de 16,2 milliards.
“L’opération devrait augmenter les bénéfices de 20% dès 2013”, a déclaré Sir John Bond, le président du conseil d’administration d’Xstrata lors de l’assemblée générale, ajoutant que son groupe tablait sur des synergies de coûts de 500 millions de dollars.
L’opération va permettre à Xstrata, un producteur de cuivre et de zinc, de profiter pleinement de la force de frappe de Glencore dans la distribution des matières premières.
La fusion doit encore recevoir l’aval de la Commission européenne qui s’est donnée jusqu’au 22 novembre pour examiner le projet.
Le projet devra également être approuvé par les autorités de la concurence en Afrique du Sud et en Chine, deux des principaux marchés pour la production et le commerce des matières premières.
Les dirigeants des deux groupes ont décliné tout commentaire sur les votes à l’issue des assemblées générales.
La nouvelle entité sera rebaptisée Glencore Xstrata. Avec une capitalisation boursière cumulée des deux entités de 64 milliards d’euros, le nouveau groupe se classera au quatrième rang mondial du secteur, derrière l’anglo-australien BHP Billiton (137,5 milliards d’euros de capitalisation boursière), le brésilien Vale (71,6 mds EUR) et l’anglo-australien Rio Tinto (68,9 mds EUR).